Depuis quelques semaines, des grèves de greffiers entraînent la paralysie des tribunaux. Ces actions contestent le veto imposé par le ministère de l'Economie et le ministère de la Réforme de l'administration publique sur le projet de statut des fonctionnaires. Le ministère de la Justice est quant à lui critiqué pour ne pas honorer les accords établis avec les parties prenantes. Le mouvement de grève et de protestation orchestré par le syndicat CDT a causé la paralysie de l'activité de plusieurs autorités judiciaires du Royaume depuis plusieurs semaines. Les grévistes s'insurgent contre ce qu'ils perçoivent comme un « contournement » des décisions prises lors des dialogues sectoriels concernant leur profession. Les grévistes expriment leur mécontentement face à l'absence et au manque de clarté des départements ministériels concernés concernant l'engagement pris pour l'avant-projet de statut de la profession de greffier. Ils revendiquent plusieurs points, notamment la reconnaissance juridique et la revalorisation du statut professionnel et matériel des greffiers. Selon les médias, un représentant du syndicat national de la justice (CDT) a déclaré que le refus des ministères de l'Economie et des Finances et de la Fonction publique d'accepter toute proposition d'amendement ne répond pas aux demandes légitimes de l'institution. Parallèlement, le syndicaliste affirme que le statut proposé répond partiellement aux attentes des greffiers et est vu comme une compensation minimale pour la marginalisation et l'exclusion subies lors des réformes du système judiciaire. Il souligne également les efforts continus pour réformer le système judiciaire, notamment à travers le projet de tribunal numérique. Suite à une grève nationale de deux jours en avril, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a tenté de calmer la fronde syndicale. Cette grève avait pour but de dénoncer la non-application d'un statut préalablement convenu avec le ministre. La rencontre entre Abdellatif Ouahbi, le secrétaire général du ministère et le directeur des ressources humaines a mené à la création d'un comité gouvernemental incluant le ministère de la Justice, le ministère de l'Economie et des Finances et les syndicats, dans le but de réexaminer le statut des secrétaires de cour et d'évaluer son impact financier. Pour rappel, un désaccord est survenu entre le ministère de la Justice et celui de l'Economie et des Finances, ce dernier ayant refusé de valider les compromis financiers proposés. Les négociations avec le gouvernement sont donc toujours au point mort, et les syndicats menacent d'intensifier leur mouvement dans les jours à venir.