Les débrayages n'en finissent pas dans le secteur de la justice. Les mouvements de grève se poursuivent et se ressemblent, mais les doléances demeurent insatisfaites. Du coup, d'innombrables dérangements sont provoqués pour les justiciables au niveau des différents tribunaux du royaume. En effet, le syndicat démocratique de la justice vient d'appeler à une nouvelle grève cette semaine, du mardi 7 au jeudi 9 décembre. Cette fois-ci, ces chevilles ouvrières de l'appareil judiciaire enregistrent avec satisfaction la réaction de la Primature, mais pointe du doigt l'argentier du royaume. Un communiqué du syndicat démocratique de la justice souligne la position positive de la Primature à l'égard des revendications des greffiers et autres fonctionnaires de l'appareil judiciaire. Toutefois, il se dit scandalisé par les réserves émises par le ministère de l'économie et des finances. C'est dire que les relations resteront au bras de fer entre ce corps de la justice et le ministère de tutelle. Les greffiers, garants des procédures judiciaires, et les autres fonctionnaires se réfèrent depuis un bon moment au discours du Roi pour faire entendre et appuyer leurs revendications. Selon des sources proches du dossier, les greffiers réclament un statut spécifique pour leur fonction. Et l'ensemble, greffiers, agents judicaires et autres, demandent la mise en application du contenu du discours du Souverain prononcé à l'occasion de la célébration de l'anniversaire de la révolution du Roi et du peuple et de la fête de la jeunesse, en août dernier. Ce personnel, qui assure des circuits complexes dans l'appareil, appelle notamment à la promulgation d'un statut de la magistrature immunisé et incitatif et l'adoption d'un système de la promotion exceptionnelle pour l'ensemble des fonctionnaires qui remplissent les conditions requises. Le dossier de cette catégorie traîne depuis de longues années. En 2006, un accord cadre a été signé entre les représentants syndicaux des fonctionnaires de la justice et le département de tutelle. Les clauses de l'accord en question devaient être appliquées au cours de la même année. Cinq ans plus tard, les mêmes revendications restent soulevées et la même tension ponctue les relations entre les deux parties. Et entre les deux, ce sont les justiciables qui en payent le prix. Car, durant les jours des débrayages, les justiciables se trouvent entre le marteau des grévistes et l'enclume de l'appareil. Et puisque les mouvements de grève de cette catégorie professionnelle sont largement suivis, la machine judiciaire sera certainement paralysée au cours de cette semaine au niveau des différents tribunaux du royaume. Des audiences seront systématiquement renvoyées et d'innombrables problèmes seront provoqués pour les justiciables. Ce mouvement de grève intervient après des débrayages dans les collectivités locales, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), l'enseignement et la santé. Le climat de tension est le même dans ces secteurs. Et le dialogue social piétine encore et toujours, pour ne pas dire qu'il est dans l'impasse totale.