La corruption semble sans limites, avec une multitude de cas impliquant le détournement de biens publics, la fraude et la falsification. Dans ce cadre, d'éminents fonctionnaires de la région de Marrakech-Safi, tant anciens qu'actuels, ont été présentés au parquet le vendredi 26 avril, sous caution provisoire, dans le cadre d'une affaire de délits financiers, y compris l'ex-Wali de la région. Neuf hauts responsables, parmi lesquels figurent l'ancien maire Larbi Belkaid, Younes Benslimane, député du Rassemblement National des Indépendants (RNI), ainsi que l'ex-Wali de la région, Abdelfattah Lebjioui, ont été déférés devant la Cour de cassation pour enquête, suivant la procédure du privilège judiciaire, a annoncé le procureur général près de la Cour d'appel de Marrakech. Ces fonctionnaires sont accusés d'abus d'influence, de falsification de documents officiels et de détournement de fonds publics. Suite à cinq années d'enquête, des poursuites ont été initiées par le procureur général près de la cour d'appel de Marrakech, suite à une plainte déposée en 2018 et 2020 par le militant Abdelilah Tatouch de l'Association Marocaine des Droits de l'Homme et de la Protection des Biens (AMDHP). L'Association Marocaine de Protection des Biens Publics a révélé que la Brigade Nationale de la Police Judiciaire (BNPJ) de Casablanca a conclu son enquête sur l'affaire de détournement de fonds publics impliquant l'ancien Wali de la région de Marrakech-Safi. L'association, plaignante en 2020, dénonce par ailleurs l'existence d'un lobby de corruption dans la région. Abdelilah Tatouch a indiqué avoir été entendu pour la première fois en tant que plaignant en mai 2018 et que l'affaire était en instruction jusqu'à la semaine dernière. Par ailleurs, Mohamed Ghaloussi, président de l'Association Marocaine pour la Protection des Fonds Publics, a porté plainte auprès du procureur général près de la Cour d'appel de Marrakech, concernant des soupçons de dilapidation de biens publics dans la région, sous couvert d'investissement et de vente de biens publics à des prix dérisoires à des personnalités politiques et promoteurs immobiliers, en utilisant le « Comité des exceptions » dirigé par l'ancien Wali Abdelfattah Lebjioui. La plainte souligne que le « Comité des exceptions » a été utilisé pour attribuer des biens immobiliers publics à des particuliers, sous prétexte d'investissement. Cela inclut l'autorisation de construire un projet résidentiel près de la zone de Sidi El Daw, initialement destiné à être un projet de logement social nommé « Tarka Prestige ». En outre, il est question de la création d'une école et d'une clinique privées sur une superficie d'environ deux hectares, ainsi que de la cession d'une propriété publique dans la zone de « Tarka » à un individu pour l'établissement de terrains de sport.