En vue de leur combat collectif, les syndicats du secteur de la santé, menacent de recourir à l'intensification de leurs formes de protestation dans les jours à venir, en commençant par une grève générale nationale de 48 heures, les 7 et 8 mai 2024. À l'heure du bouclage des sessions de dialogue social entre le gouvernement et les centrales syndicales, des tiraillements subsistent dans le secteur de la santé, en raison de l'obstruction des réunions de dialogue et du repli sur la mise en œuvre des dispositifs prévus par les accords conclus avec les représentants des syndicats. C'est la deuxième fois consécutive, après la grève de la semaine dernière, que la Coordination syndicale nationale du secteur de la santé annonce qu'elle continuera à protester et à paralyser les hôpitaux publics en raison de la « non-prise en compte des revendications des travailleurs du secteur de la santé ». D'après un communiqué de la coordination syndicale, il y aura une grève nationale les 7 et 8 mai 2024 dans tous les établissements de santé, à l'exception des services d'urgence et de réanimation. La coordination syndicale a déjà exprimé son rejet absolu de la privatisation des établissements de santé publique, compte tenu de l'énorme pénurie de services de santé publique, et a appelé le gouvernement à revenir sur cette décision. En effet, le communiqué attribue la grève à ce qu'il appelle « le mépris et l'intransigeance continus du gouvernement à répondre aux attentes des employés du secteur de la santé ». De plus, la question de la non-application de l'accord signé entre le gouvernement et les syndicats de la santé a été soulevée lors du premier round du dialogue social central, et il est apparu clairement dans la réponse du gouvernement qu'il 'le mettra bientôt en œuvre. Cependant, les syndicats s'orientent vers une véritable exacerbation, en demandant que la grève soit étendue même aux services d'urgence et de réanimation, afin de faire pression sur le gouvernement pour qu'il applique l'accord signé avec les syndicats. Le Syndicat national de la santé (SNS) dénonce également les positions contradictoires du gouvernement face aux attentes et aux revendications des professionnels de la santé. D'une part, l'autorité exécutive compte sur l'engagement des professionnels de santé pour la mise en œuvre de grands projets liés à la réforme du système de santé et à l'instauration de la protection sociale, et d'autre part, elle refuse de répondre à leurs revendications et de travailler concrètement à l'amélioration de leurs conditions financières, professionnelles et sociales. Pour rappel, le ministre de la Santé, Khaled Ait Taleb, avait pris des mesures préalables en invitant les différents syndicats du secteur à échanger leurs points de vue sur leurs revendications. Ensuite, le procès-verbal a été signé, tout en incluant des notes des syndicats portant sur la mise en œuvre des décisions convenues par les deux parties. Ils devaient être transmis au Chef du gouvernement pour décision. Depuis lors, le ministère de la santé et le gouvernement sont restés silencieux, ce qui a incité les syndicats à intensifier leurs efforts.