Dans deux jours, le premier mai viendra rappeler le combat acharné des travailleurs pour acquérir leurs droits, une fête pas comme les autres. Après tant de lutte, aujourd'hui, plusieurs secteurs au Maroc sont bafoués par les aberrations de loi et les employés sont exploités et marginalisés. L'arène sanitaire au Maroc connait une congestion sans précédent. Le syndicat national du secteur de la santé (CDT), qui regroupe toutes les organisations syndicales représentant les travailleurs de la santé, a annoncé son intention de mener une grève nationale dans toutes les institutions de santé, à l'exception des services d'urgence et de réanimation, les 7 et 8 mai 2024. Dans un communiqué, les travailleurs annoncent leur engagement à ce que justice soit rendue et à ce que que leurs voix soient entendues. Le syndicat a également annoncé l'organisation de manifestations de protestation régionales et locales le 9 mai 2024, pendant une heure, de 11h à 12h, ainsi qu'une marche nationale du corps sanitaire à Rabat, accompagnée d'une grève nationale le 23 mai, en plus de la tenue d'une conférence de presse le 14 mai. Il a été noté que « si le gouvernement ne répondait pas sérieusement et de manière responsable aux revendications des professionnels, le programme de protestation serait poursuivi avec des formes de lutte sans précédent ». Le syndicat a déclaré que « la première étape de la lutte, représentée par une grève nationale de 48 heures les 24 et 25 avril derniers, a été largement réussie et a rencontré une large adhésion de la part des travailleurs de la santé, ce qui reflète le niveau de tension que connait le secteur et le niveau de détérioration professionnelle due à la politique de la sourde oreille du gouvernement ». Le communiqué du syndicat a également pointé du doigt « le déni des accords signés entre le ministère de la Santé et tous les syndicats du secteur, ainsi que la poursuite de l'entêtement du gouvernement à répondre aux attentes des travailleurs de la santé ». Cela dit, conscient des perturbations que ces mouvements peuvent engendrer, le syndicat s'est excusé pour les désagréments causés aux citoyens, imputant cette tension au secteur de la santé et aux conséquences des grèves sur le gouvernement « qui n'a pas respecté ses engagements envers la valorisation des professionnels de la santé », selon les dires des responsables. Il a souligné que « le non-respect par le gouvernement a un impact négatif sur la réussite des ateliers de réforme du système de santé, appelant tous les travailleurs de la santé à une plus grande mobilisation, solidarité et soutien au succès du programme de lutte et à soutenir le syndicat national unitaire ». Le syndicat national du secteur de la santé, qui regroupe toutes les organisations syndicales représentant les travailleurs de la santé, a mis en avant la nécessité de préserver tous les droits et acquis des professionnels de la santé, en particulier le statut de fonctionnaire et la gestion des postes financiers et des salaires du budget de l'État. Il a demandé le maintien des positions administratives actuelles prévues dans le statut général de la fonction publique et toutes les garanties qui en découlent, affirmant sa ferme adhésion à tous les contenus des accords et procès-verbaux de réunions signés entre le ministère de la Santé et toutes les organisations syndicales, sur le plan matériel, moral et légal. Le 19 avril, huit syndicats du secteur de la santé ont annoncé leur unification au sein d'une coordination syndicale pour imposer la satisfaction des demandes des travailleurs de la santé de toutes catégories. Cette coordination syndicale regroupe : la Fédération nationale de la santé affiliée à l'Union marocaine du travail (UMT), le Syndicat indépendant des infirmiers, le Syndicat national de la santé affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), le Syndicat national de la santé publique affilié à la Fédération démocratique du travail (FDT), le Syndicat indépendant des médecins du secteur public, l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM), l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et l'Organisation démocratique du travail (ODT). À ce moment-là, ils ont indiqué qu'il était prévu de tenir des réunions des organes des syndicats constitutifs de la coordination afin de formuler un programme de lutte escaladé jusqu'à ce que toutes les demandes légitimes des différentes catégories de professionnels de la santé soient satisfaites. Les syndicats ont déclaré que « cette coordination syndicale nationale dans le secteur de la santé visait à unifier les efforts pour imposer la réponse aux demandes légitimes et justes de la famille de la santé dans toutes ses catégories, dans leur inclusivité matérielle et morale, et pour faire face à la marginalisation gouvernementale ».