Un nouvel épisode de tensions se profile dans les syndicats du secteur de la santé, en réaction au « non-respect » par le gouvernement des accords préalablement conclus avec eux. Cette situation a conduit le personnel de la santé à déclencher une grève nationale la semaine dernière. Selon les informations obtenues par Hespress auprès d'une source syndicale du secteur, huit syndicats se préparent à annoncer deux nouvelles grèves nationales dans les deux prochaines semaines, touchant tous les hôpitaux à l'exception des services d'urgence et de réanimation. Cette mobilisation se traduira par une grève initiale de 48 heures, prévue les mercredi et jeudi, suivie d'une autre de même durée la semaine suivante. Interrogée par Hespress Fr, une infirmière travaillant dans les services d'urgence de l'hôpital Avicenne de Rabat, a déclaré sous couvert d'anonymat que les équipes des urgences sont épuisées, car souvent submergées lors de grèves générales, tous les patients se dirigeant vers elles en raison de la fermeture des autres services. Cela engendre un engorgement et des retards dans le traitement des patients. Ahmed El Hakkouni, secrétaire général de la Fédération nationale de la santé (FNS) affiliée à l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), a affirmé que les syndicats « intensifieront » leurs actions et annonceront prochainement les formes de protestation auxquelles ils participeront. Malgré deux semaines de manifestations des syndicats du secteur de la santé, le gouvernement n'a pas réagi. Mustapha Baitas, porte-parole de l'Exécutif, a déclaré que le gouvernement s'engageait au dialogue avec les acteurs sociaux. Lors de la conférence de presse hebdomadaire qui a suivi la réunion du Conseil du gouvernement la semaine dernière, Mustapha Baitas a réitéré l'engagement du gouvernement envers le dialogue social, tant dans son aspect général que sectoriel, affirmant qu'il (Exécutif) adoptait une approche positive pour résoudre les problèmes persistants. Malgré ces assurances, l'exécution des accords signés avec les syndicats reste en suspens, une situation qualifiée par une source syndicale de « ne laissant d'autre choix que l'escalade ». « Notre action prend en compte la sensibilité du secteur de la santé, car une grève perturberait les citoyens ayant des rendez-vous à l'hôpital, ce que nous ne souhaitons pas. Cependant, le gouvernement nous a poussés vers cette option« , a souligné notre interlocuteur, ajoutant que la persistance des tensions dans le secteur entravera la mise en œuvre du nouveau chantier de santé nationale. Bien que le ministère de la Santé et de la Protection sociale n'ait pas pu être contacté pour commenter la question, Ahmed El Hakkouni a noté qu'à ce jour, aucune réponse n'a été reçue de la part du gouvernement, ce qui maintient les syndicats dans leur intention de protester. Par ailleurs, le désaccord persiste entre les syndicats du secteur de la santé et le gouvernement, notamment sur les questions financières telles que l'augmentation des salaires, évaluée à 1500 dirhams. Le gouvernement propose un paiement échelonné en deux tranches, tandis que les syndicats demandent un paiement unique à partir de janvier 2024. Parmi les points de discorde figurent également la demande des syndicats de mettre en place une promotion exceptionnelle pour les aides-soignants et les infirmiers adjoints approchant de l'âge de la retraite, ainsi que la prise en compte des années de service pour les cadres de l'Ordre des infirmiers et des techniciens de santé classés l'échelle 9 ou plus avant la publication du décret de 2017, à partir de janvier 2024.