Le secrétaire général du Parti de l'Istiqlal a reçu une lettre de Noureddine Mediane, membre du comité exécutif du parti et président du groupe istiqlalien de l'Unité et de l'égalitarisme à la Chambre des représentants, l'informant de sa décision de geler sa responsabilité de la présidence du groupe parlementaire, en considération de plusieurs raisons dont la volonté de rassembler les rangs du parti. Cette décision intervient suite à un enregistrement audio dans lequel Rafia El Mansouri, déclare avoir été contrainte à des avortements après des relations sexuelles avec lui, pour la forcer à démissionner du parti. Selon un communiqué diffusé le dimanche 24 mars 2024, Noureddine Mediane annonce le gèle de ses activités en tant que président du groupe parlementaire. Cette décision a été prise pour plusieurs raisons notamment « le respect de la procédure judiciaire en cours, la volonté de rassembler les rangs du parti, la reconnaissance des efforts de certains dirigeants et pour que sa responsabilité à la tête du groupe parlementaire ne devienne pas un prétexte pour les adversaires de l'Istiqlal de l'attaquer et de faire de la surenchère », a écrit Mediane. Cependant, l'affaire intervient dans une situation où Mediane est confronté à un procès intenté contre lui par Rafia El Mansouri, ancienne parlementaire istiqlalienne et vice-présidente du conseil de la région de Tanger-Tétouan Al-Hoceima, en raison de la dérobade de l'enregistrement audio contenant des accusations morales à son encontre. Lire aussi : Tensions au sein de l'Istiqlal : La crise interne s'intensifie Après quelques jours de la divulgation de l'enregistrement, Rafia El Mansouri a annoncé qu'elle avait décidé de porter plainte contre Mediane pour « diffamation, calomnie, menaces, chantage, atteinte à la vie privée, abus d'influence ». De son côté, l'Organisation des femmes de l'Istiqlal, sous la présidence de Khafija Zoumi, a appelé Nizar Baraka, secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, pour intervenir d'urgence dans ce dossier, et à prendre les mesures nécessaires pour empêcher toute escalade des problèmes, à la lumière des audios fuités récemment. De plus, l'Organisation des femmes istiqlaliennes a également pris position, condamnant la diffusion d'un enregistrement audio offensant et affirmant son soutien inconditionnel à Rafia El Mansouri, victime d'abus et de diffamation, soulignant que cette déclaration reflète sa position ferme contre toute forme de violence, d'humiliation, d'exploitation ou de chantage, en vue d'assumer des positions et des responsabilités politiques ou administratives de quelque parti que ce soit. L'organisation a également appelé le Secrétaire général, à consulter d'urgence les membres du Comité exécutif, à étudier cette affaire et prendre les mesures appropriées, et mettre un terme à toute pratique qui insulte la dignité des femmes indépendantes. De plus, l'enregistrement contenant des révélations sur la vie privée de Rafia El Mansouri, a suscité l'ouverture d'une enquête par la police judiciaire spécialisé dans les crimes électroniques, tombant ainsi sous le coup du Code pénal marocain, article 447-2, qui punit la diffamation et la diffusion ou la distribution d'informations relatives à la vie privée des gens sans leur consentement.