Dans un contexte géopolitique fluctuant au Maghreb, l'Union du Maghreb Arabe (UMA) se heurte à une impasse critique. L'Algérie, en quête d'influence, s'efforce de dominer l'organisation sous-régionale, menaçant ainsi son équilibre. La récente initiative algérienne, appuyée par la Tunisie et la Libye, vise à renforcer leur coopération en excluant délibérément le Maroc et la Mauritanie, ébranlant les fondations de l'intégration sous-régionale déjà fragilisées par l'isolement diplomatique croissant de l'Algérie. Le sommet tripartite d'Alger, orchestré par le président Tebboune et incluant la Tunisie et la Libye, semble redéfinir les alliances maghrébines. L'engagement à « unifier et intensifier les efforts » reflète une collaboration accrue, mais révèle aussi une stratégie de fragmentation qui pourrait affaiblir l'UMA. L'Algérie et ses alliés temporaires semblent s'accommoder de l'exclusion du Maroc, dont les succès diplomatiques et économiques le rendent indésirable dans le jeu régional. Cependant, le Maroc, avec sa croissance économique et son influence diplomatique, reste un acteur clé malgré les tentatives d'ostracisme. La stratégie algérienne, suivant le sommet du GECF, suggère une convergence autour des enjeux énergétiques, notamment la dépendance aux hydrocarbures. Néanmoins, l'exclusion du Maroc et de la Mauritanie pourrait être vue comme une atteinte à l'unité de l'UMA. Heureusement, ces deux pays ont su développer d'autres voies de coopération pour contrer l'influence algérienne liée au gaz. Lire aussi : Le SNPM et l'ANME pour une consolidation de l'avenir de la presse nationale La décision de tenir des sommets tripartites trimestriels, avec le prochain en Tunisie après le Ramadan, instaure un rythme de coopération régulière. Toutefois, cette démarche soulève des préoccupations quant à la marginalisation des autres membres de l'UMA et aux répercussions sur l'intégration régionale. L'idée d'un Maghreb sans le Maroc et la Mauritanie, bien que soutenue par des figures telles que Rached Ghannouchi et certains politiciens algériens, suscite des doutes. Les trois pays impliqués partagent des caractéristiques communes, mais aussi un manque de diversification économique. La capacité du Conseil Présidentiel Libyen à unifier les factions libyennes est incertaine, ce qui pourrait limiter l'efficacité de l'alliance tripartite et, par conséquent, les objectifs de l'UMA. En somme, bien que l'initiative tripartite puisse paraître bénéfique pour une collaboration ciblée, elle risque de diviser davantage la région et de compromettre les espoirs d'une intégration maghrébine plus large. Seul l'avenir révélera l'impact de cette dynamique sur la cohésion régionale au Maghreb.