L'inflation persiste dans sa trajectoire ascendante au Maroc, particulièrement les produits alimentaires. Une situation exerçant une pression supplémentaire sur le pouvoir d'achat du citoyen marocain, déjà éprouvé par une succession de crises mondiales, à la fois sanitaires et géopolitiques. La résilience post-COVID de l'économie marocaine a été ébranlée par des chocs d'offre, à la fois internes et externes, la sécheresse de la campagne agricole a entraîné une diminution significative des cultures pluviales et une baisse préoccupante des réserves d'eau, menaçant l'agriculture irriguée et d'autres secteurs économiques. Parallèlement, les tensions géopolitiques mondiales, accentuées par la guerre en Ukraine, ont provoqué une inflation alimentée par l'offre, atteignant un pic de 8,3 % à la fin de 2022, ainsi la crise en mer rouge a exacerbé l'impact sur le secteur agricole marocain, car les coûts de transport vers l'Asie ont désormais doublé et les délais de livraison ont augmenté de 10 à 15 jours, explique Mourad Erraguragui, vice-président de l'Association marocaine des transports routiers intercontinentaux (AMTRI). Lire aussi : Sécheresse, inflation, pénurie déstabilisante... des causes qui flambent les prix de la viande rouge au Maroc A cet égard, les marocains ressentent fortement ces pressions, confrontés depuis plusieurs mois à une augmentation significative du coût de la vie, notamment des denrées alimentaires. Malgré les mesures gouvernementales, telles que l'aide aux transporteurs, jugées inefficaces pour préserver le pouvoir d'achat des consommateurs, la situation persiste. La flambée des prix des produits de première nécessité, tels que la viande, les légumes, et les fruits, crée un fardeau financier pour les ménages, accentué par des dépenses en constante augmentation. Pendant l'année 2023, les prix des denrées alimentaires ont continué d'augmenter de manière alarmante, atteignant des niveaux sans précédent. Les viandes se situent entre 100 et 120 dirhams le kilogramme, tandis que les légumes, comme les pommes de terre, les oignons et les tomates, affichent des prix considérables sur les marchés de la région Casablanca-Settat, une hausse substantielle des prix représentant un défi majeur pour les ménages. Par ailleurs, Ouadi Madih président de la Fédération nationale des associations du consommateur (FNAC) a exprimé son inquiétude face à cette situation en précisant que « nous ressentons cette hausse des prix, et plus particulièrement au niveau des produits de consommation, surtout les légumes, les fruits et les viandes dont les prix ont grimpé de manière spectaculaire. Il s'agit d'une vraie bataille pour les plus démunis qui n'arrivent pas aujourd'hui à joindre les deux bouts». En termes d'indicateurs, l'IPC annuel moyen a enregistré une augmentation de 6,1% à la fin de 2023 par rapport à 2022. Cette augmentation est principalement attribuée à une hausse de l'indice des produits alimentaires de 12,5% et des produits non alimentaires de 1,7%. En conséquence, l'indicateur d'inflation sous-jacente aurait connu une augmentation de 5,9% en 2023 par rapport à 2022. La situation actuelle souligne la nécessité de mesures efficaces pour atténuer l'impact sur le pouvoir d'achat des citoyens marocains.