Les Marocains célèbrent dimanche prochain (14 janvier), pour la première fois, le Nouvel an amazigh en tant que jour férié national officiel payé, à l'instar du premier Moharram de l'année de l'Hégire et du Jour de l'an du calendrier grégorien. Cette célébration inédite intervient suite à la Décision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI d'instaurer ce « jour férié national officiel payé » en donnant Ses Hautes Orientations au Chef du gouvernement pour prendre les dispositions nécessaires en vue de mettre en oeuvre cette Haute décision Royale. « Cette initiative Royale vient consacrer la Haute sollicitude dont Sa Majesté le Roi, que Dieu Le préserve, ne cesse d'entourer l'Amazighe en tant que composante essentielle de l'identité marocaine authentique riche par la pluralité de ses affluents et patrimoine commun à tous les Marocains sans exception. Elle s'inscrit également dans le cadre de la consécration constitutionnelle de l'Amazighe en tant que langue officielle du pays, aux côtés de la langue arabe », avait indiqué, début mai dernier, le communiqué du Cabinet Royal annonçant la Haute Décision Royale. La célébration aujourd'hui du Nouvel an amazigh est une grande illustration des efforts visant à conforter l'intérêt croissant accordé à la culture et au patrimoine amazighs, et à consacrer la Haute sollicitude dont le Souverain ne cesse d'entourer cette composante fondamentale de l'identité marocaine, tout comme elle reflète la ferme détermination de Sa Majesté le Roi à consolider la place de la culture amazighe dans différents domaines. L'initiative vise à préserver la diversité culturelle et à renforcer les acquis réalisés au sujet de la question amazighe depuis le Discours historique prononcé par SM le Roi à Ajdir en 2001. Lire aussi : Chakib Benmoussa : 31% des établissements du primaire enseignent la langue amazighe Dans ce cadre, le Conseil de gouvernement a adopté deux projets de décret fixant la liste des jours fériés payés et des jours fériés chômés. Il s'agit du projet de décret N° 2.23.1000 modifiant et complétant le décret N° 2.04.426 du 29 décembre 2004 fixant la liste des jours fériés payés dans les entreprises industrielles et commerciales, les professions libérales et les exploitations agricoles et forestières, ainsi que du projet de décret N° 2.23.688 modifiant et complétant le décret N°2.77.169 du 28 février 1977 fixant la liste des jours fériés chômés dans les administrations publiques, établissements publics et services concédés. Cette approbation a permis de décréter le 14 janvier (Nouvel An Amazigh) comme jour férié officiel payé, en application de la Haute Décision Royale. Pour l'ensemble des Marocains, célébrer le Nouvel An amazigh en tant que jour férié national officiel payé, à l'instar du premier Moharram de l'année de l'Hégire et du Jour de l'an du calendrier grégorien, est une source de joie qui fait partie intégrante de leur fierté de l'identité marocaine. La célébration du Nouvel An amazigh revêt une forte portée symbolique traduisant l'enracinement et la diversité du tissu culturel marocain ainsi que la volonté d'aller de l'avant dans la mise en œuvre effective du caractère officiel de l'Amazighe. Il s'agit aussi d'une réponse pragmatique aux aspirations du peuple marocain dans le contexte de la promotion de la langue et de la culture amazighes, et de l'intégration de l'Amazighe dans l'enseignement et l'administration. L'initiative de décréter le Nouvel an amazigh jour férié national officiel a donné une forte impulsion au processus de mise en œuvre des mesures visant à renforcer l'action amazighe nationale notamment dans sa dimension culturelle. C'est aussi une nouvelle étape qui vient conforter les actions destinées à relever les défis qui se posent sur le plan de l'appui à la culture amazighe au Maroc et sa promotion dans différents domaines à travers une application parfaite de la constitution. De même, les différentes étapes et festivités prévues pour célébrer le Nouvel An amazigh reflètent l'adhésion du gouvernement au chantier de la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe. A cet égard, l'Exécutif a opté pour une mise en oeuvre progressive, à travers le lancement officiel des projets relatifs au renforcement de l'utilisation de la langue amazighe dans les administrations publiques et son intégration dans divers domaines de la vie publique. Des efforts sont également déployés en vue de garantir le service d'accueil en langue amazighe dans les administrations publiques, à travers la mobilisation de centaines d'agents d'accueil chargés de conseiller et d'orienter les usagers amazighophones, dans le but de leur faciliter l'accès aux services publics, outre l'intégration de l'amazighe dans les panneaux de signalisation au sein des administrations et des établissements publics. Le gouvernement assure, par ailleurs, avoir mis en place un service de réception d'appels téléphoniques en langue amazighe dans neufs centres d'appel relevant de certains départements ministériels et établissements publics qui connaissent une forte affluence des usagers, avec la mobilisation de 63 agents chargés de la communication téléphonique en langue amazighe. A rappeler que l'article 5 de la constitution marocaine dispose que « l'arabe demeure la langue officielle de l'Etat. L'Etat œuvre à la protection et au développement de la langue arabe, ainsi qu'à la promotion de son utilisation. De même, l'amazighe constitue une langue officielle de l'Etat, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception. Une loi organique définit le processus de mise en œuvre du caractère officiel de cette langue, ainsi que les modalités de son intégration dans l'enseignement et aux domaines prioritaires de la vie publique, et ce afin de lui permettre de remplir à terme sa fonction de langue officielle ».