Depuis le lancement du PLF 2023, des mesures sont établies afin de mettre en place la promotion de l'investissement privé et de l'entreprenariat. Actuellement, le profil entrepreneurial au Maroc se caractérise par l'informalité et le manque de compétences et de soutien. L'accès au financement est considéré comme la contrainte la plus importante. C'est dans ce sens qu'une conjointe étude sur le « Profil entrepreneurial du Maroc » a été dévoilée, en juillet 2023, par le ministère de l'Economie et des Finances du Maroc et la Banque africaine de développement (BAD), afin de soutenir l'entrepreneuriat à travers son initiative « EinA » (Entrepreneurship, Innovations and Advice for North Africa). Au niveau national, l'entrepreneuriat informel s'établit à plus de 70%. Une étude réalisée, dernièrement, par le ministère de l'Economie et des Finances du Maroc et la BAD s'appuie sur une enquête nationale relative au profil entrepreneurial, représentative du marché du travail sur le plan national et régional. Cette étude identifie en particulier les caractéristiques sociodémographiques et les capacités intrinsèques des entrepreneurs, elle détermine, en outre, les principales contraintes et besoins en termes d'appui à la création et au développement de leurs entreprises. Afin d'aboutir à des résultats reflétant les orientations des entrepreneurs au Royaume, l'étude a couvert 9 085 individus au sein de 3 034 ménages, parmi lesquels 2 297 entrepreneurs ont été enquêtés. Ces derniers représentent une population de 7,4 millions d'individus répartis sur l'ensemble des régions au Maroc. Lire aussi : Bank Of Africa et Technopark unissent leur expertise pour soutenir l'entrepreneuriat Les résultats de l'enquête indiquent que le Royaume dispose d'un potentiel entrepreneurial cohérent avec son niveau de développement. En effet, ce potentiel estime que 25 % de la population marocaine âgée de 18 ans et plus possède ce potentiel, avec 9 % des entrepreneurs établis et 16 % des entrepreneurs potentiels ayant initié des concepts ou des actions concrètes pour créer une entreprise. Toutefois, des recherches montrent que 57 % des entrepreneurs établis l'ont été par le biais de micro et petites entreprises dans des secteurs et activités à faible productivité notamment près de 50 % sont des travailleurs indépendants et 40 % sont des chefs d'entreprise comptant « jusqu'à trois employés ». Ces recherches montrent que 22 % des entreprises sont dirigées par des femmes. Parmi les entrepreneurs potentiels, 44 % sont des femmes, reflétant leur désir croissant de créer une entreprise. En outre, les recherches confirment que l'entrepreneuriat et le développement des petites et moyennes entreprises (PME) constituent une source importante d'emplois à court et moyen terme dans le pays. Si seulement 5 % des entrepreneurs établis et potentiels parvenaient à développer leur entreprise, 100 000 emplois en moyenne pourraient être créés chaque année dans tout le pays. En ce sens, l'étude identifie cinq piliers qui devraient constituer la base de la stratégie du Maroc en matière de promotion de l'entrepreneuriat, tels que le marché, l'accompagnement, la régulation, l'éducation et le financement (MAREF). En termes de marchés, l'enjeu est de libérer le potentiel des entrepreneurs en facilitant leur accès aux marchés et en mobilisant les investissements privés au niveau régional pour développer les chaînes de valeur et créer des opportunités d'affaires pour les PME. Par ailleurs, le besoin de financement atteint plus de 80% alors que seuls 6,7 % des entrepreneurs ont déposé un dossier de financement auprès d'une banque. Un paradoxe qui pourrait s'expliquer par l'importance de l'informel et la part des projets non viables.