L'entrepreneuriat informel s'établit à plus de 70% au niveau national. Les diverses réglementations (fiscalité, charges sociales et procédures administratives) et l'instabilité de l'activité économique sont perçues comme les principales contraintes à la formalisation. Suivez La Vie éco sur Telegram Le ministère de l'Economie et des Finances et la Banque africaine de développement (BAD), à travers son initiative de soutien à l'entrepreneuriat (Entrepreneurship, Innovations and Advice for North Africa), ont dévoilé les résultats d'une étude conjointe intitulée «Profil entrepreneurial du Maroc». On apprend que le Royaume dispose d'un potentiel entrepreneurial conséquent à son niveau de développement. En effet, ce potentiel est estimé à 25% de la population marocaine âgée de 18 ans et plus, répartie entre 9% d'entrepreneurs établis et 16% d'entrepreneurs potentiels ayant initié des actions conceptuelles ou concrètes en vue de créer une entreprise. Cependant, l'étude révèle que 57% des entrepreneurs établis le sont par nécessité à travers des micro et petites entreprises dans des secteurs et activités à faible productivité (près de 50% sont des travailleurs indépendants et 40% sont chefs d'entreprise disposant d'un maximum de trois employés). L'étude révèle que 22% des entreprises créées sont dirigées par des femmes. En ce qui concerne les entrepreneurs potentiels, 44% sont des femmes, ce qui reflète leur aspiration grandissante à s'engager dans l'entrepreneuriat. L'entrepreneuriat informel s'établit à plus de 70% au niveau national. Les diverses réglementations (fiscalité, charges sociales et procédures administratives) et l'instabilité de l'activité économique sont perçues comme les principales contraintes à la formalisation. En revanche, l'accès à une couverture maladie et à la retraite constituent pour les entrepreneurs des incitations à formaliser leurs activités, ce qui conforte le chantier de l'extension de la protection sociale. De plus, l'étude confirme que l'entrepreneuriat et le développement des très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) constituent une importante source d'emplois à court et moyen terme pour le pays. Si seulement 5% des entrepreneurs établis et potentiels arrivaient à développer leur entreprise, cela pourrait générer, en moyenne, 100.000 emplois par an au niveau national. Enfin, le besoin de financement est exprimé à plus de 80% alors que seuls 6,7 % des entrepreneurs ont déposé un dossier de financement auprès d'une banque. Un paradoxe qui pourrait s'expliquer par l'importance de l'informel et la part des projets non viables. L ́enquête a couvert 9 085 individus au sein de 3 034 ménages, parmi lesquels 2 297 entrepreneurs (établis et potentiels) ont été identifiés.