La vie des migrants sans-papiers serait mise en danger par les sénateurs français qui ont adopté la suppression de l'aide médicale de l'Etat (AME), accordée aux individus sans-papiers, lors de l'examen du projet de loi sur l'immigration. Ce vote, qui s'est traduit par 200 voix pour et 136 voix contre, a donné lieu à la mise en place d'une nouvelle mesure appelée « aide médicale d'urgence ». Cependant, même cette proposition doit encore être soumise à l'approbation de l'Assemblée nationale pour être effective, il faudra pas s'étonne que cette suppression soit validée car elle va en droite ligne dans la vision du gouvernement d'Emanuelle Macron voire européenne qui veulent plus voir de migrants sur leur sol. Bien que cette réforme ait été proposée par la droite sénatoriale, le gouvernement de Macron y trouve son compte et n'y a pas opposé d'opposition. Même si la ministre déléguée aux professions de santé, a tenté de justifier leur abstention en affirmant que cette mesure « n'a rien à faire » dans le projet de loi sur l'immigration, proposé par le gouvernement. Cependant pour mettre fin à cette polémique factice, il est possible que l'Assemblée nationale franchisse annule purement et simplement cette mesure, mais cela étonnerait puisque cette mesure arrange une bonne partie de l'opinion publique française qui voit ses migrants comme des personnes à la recherche de sécurité sociale. La ministre Firmin Le Bodo a déclaré au Sénat que « mélanger les débats sur l'AME et le contrôle de l'immigration est un non-sens », ajoutant que le gouvernement est « très attaché à l'AME » en tant que « dispositif de santé publique ». Lire aussi : Marchés des capitaux en ébullition : Le Trésor anticipe un financement conséquent en novembre Malgré tout, le gouvernement a laissé la décision à la « sagesse » des sénateurs concernant cette proposition de réforme, qui était depuis longtemps réclamée par la droite. Si elle entre en vigueur, la nouvelle « aide médicale d'urgence » votée par les sénateurs se concentrera principalement sur la prise en charge des maladies graves, des douleurs aiguës, de la prophylaxie, des soins liés à la grossesse, des vaccinations et des examens de médecine préventive. Cela réduirait considérablement le panier de soins actuellement accordé à environ 400 000 bénéficiaires de l'AME. L'adoption de cette suppression de l'AME a suscité de vives réactions de la part des parlementaires de gauche. Le sénateur écologiste de Paris, Bernard Jomier, également médecin, a qualifié cette décision de « faute sanitaire, morale et économique ». La sénatrice socialiste de Seine-Saint-Denis, Corinne Narassiguin, a quant à elle associé l'abstention du gouvernement à un « silence complice ». Il convient de noter que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'était déclaré favorable à titre personnel à cette mesure dans une interview accordée au Parisien. Cette position, qui consiste à transformer l'AME en AMU et à la supprimer, était réclamée par les membres de LR et leur allié centriste au Sénat. Monsieur Darmanin considérait ce compromis comme un moyen de concilier fermeté et humanité. Il est important de souligner que cette position était défendue par l'ancien sarkozyste depuis une dizaine d'années.