« Les travailleuses domestiques entre texte juridique et précarité sociale » est le thème d'un colloque organisé, samedi soir à Tétouan, à l'initiative de l'association Assaida Al Horra pour la citoyenneté et l'égalité des chances et l'association Neama pour le développement, en présence d'un parterre d'experts, d'académiciens et d'acteurs associatifs. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre du projet de protection des droits des travailleuses domestiques, visant à lancer un débat avec les intervenants institutionnels, les académiciens et les militants de la société civile à travers le Royaume, pour mettre en lumière la loi 19.12 fixant les conditions de travail et d'emploi des travailleuses et travailleurs domestiques, outre les efforts déployés en matière de sensibilisation. Les participants ont abordé cette question, en analysant les aspects liées à l'application de la loi et à la protection sociale, sous un angle juridique, soulignant l'importance de lancer un débat large sur cette thématique afin de combler les lacunes. A ce titre, la présidente de l'association Neama pour le développement, Hafida Bensaleh, a indiqué que cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la poursuite des discussions portant sur le droit des travailleuses domestiques, notamment au niveau du contrat de travail et de la déclaration à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Lire aussi : Alerte météo : Fortes rafales de vent et chutes de neige prévues lundi et mardi Elle a, à cet égard, relevé que la promulgation de la loi 19.12 a été considérée comme étant une étape importante visant la promotion des droits des travailleuses domestiques. De son côté, le représentant de la direction provinciale de l'inclusion économique, de la petite entreprise, de l'emploi et des compétences à Tétouan, Yassir Cherif Tribek, a souligné que la loi 19.12 vise à protéger les travailleuses domestiques contre toutes formes de discrimination, de violence ou d'harcèlement. Ce texte juridique a eu un impact positif consacrant les droits des travailleuses domestiques et préservant leur dignité, en dépit des difficultés imposées par la nature et l'environnement de leur travail, a-t-il noté. De son côté, la coordinatrice de l'association Assaida Al Horra pour la citoyenneté et l'égalité des chances, Amina Mahmoudi, a mis en exergue les contraintes et difficultés qui empêchent les travailleuses domestiques de jouir pleinement de leurs droits. Mme Mahmoudi a, à cet égard, appelé à l'ouverture d'un débat sur les conditions des travailleuses domestiques, cinq ans après la mise en œuvre de la loi, en vue d'unifier les visions et d'échanger les points de vue avec les différentes parties prenantes. Elle a également souligné la nécessité d'effectuer une lecture critique de la loi 19.12 et des expériences de terrain menées par la société civile pour parvenir à la protection des travailleuses domestiques, et leur garantir une vie digne et un travail décent.