Dans un pays où le pain est considéré comme un élément essentiel de la culture et de la vie quotidienne, la Tunisie fait face à une crise alarmante : la pénurie de farine subventionnée. Les conséquences de cette situation sont devenues si critiques que le dirigeant d'une association tunisienne de boulangers, Mohamed Bouanane, a récemment été arrêté. Depuis plusieurs mois, les boulangeries parapubliques tunisiennes connaissent des files d'attente interminables, où la baguette subventionnée est vendue au même prix depuis 1984, soit 190 millimes (environ 0,06 centime d'euro). Les Tunisiens font la queue, anxieux et frustrés, dans l'espoir d'obtenir leur ration de pain quotidienne. La crise du pain a atteint un point tel que le président Kais Saied a récemment limogé le directeur de l'Office public des céréales, sans donner d'explications officielles. Les autorités craignent des troubles populaires similaires à ceux survenus en 1983/84, où plus de 150 personnes ont perdu la vie à cause de graves émeutes liées à la flambée des prix. Face à cette situation désastreuse, les économistes pointent du doigt l'insuffisance de l'offre de farine subventionnée par l'Etat sur le marché. Les restrictions de quantité imposées aux boulangeries, y compris les boulangeries modernes indépendantes, ont exacerbé la pénurie qui affecte désormais l'ensemble du pays. Dans cette optique, l'arrestation du dirigeant d'une association tunisienne de boulangers, Mohamed Bouanane, intervient dans le cadre d'une initiative présidentielle visant à combattre les spéculateurs et à résoudre cette crise alimentaire qui afflige le peuple tunisien. Les accusations portées contre lui, notamment de monopole, de spéculation sur les aliments subventionnés et de blanchiment d'argent, démontrent la volonté des autorités de rétablir l'ordre et la transparence dans le secteur. Cependant, il reste à voir si ces mesures ponctuelles seront suffisantes pour mettre fin à la pénurie de pain qui touche durement le pays. Les attentes sont grandes et la population est en droit d'espérer des solutions durables pour garantir l'accès à ce produit de première nécessité. La Tunisie, connue pour sa stabilité relative dans une région agitée, se trouve maintenant à un tournant critique où le sort de la pénurie de pain est devenu un enjeu national pressant.