Sept partis politiques sud-africains de l'opposition Sud se sont réunis, mercredi à Johannesburg, pour forger un pacte électoral destiné à créer une coalition capable de faire face au Congrès national africain (ANC au pouvoir) lors des prochaines élections générales de 2024. Outre l'Alliance démocratique (DA), principal parti de l'opposition, cette coalition est composée du Parti de la liberté de l'Inkatha (IFP), le Front de la liberté plus (FFP), le Parti de la liberté nationale (NFP), ActionSA, le Parti indépendant uni et le Parti du Spectre National (SNP). Selon le coordinateur de ce conclave de deux jours, William Gumede, cette rencontre est l'occasion de «réinventer l'Afrique du Sud», tout en engageant des discussions sur l'établissement de principes et d'une vision commune en vue de mener les prochaines élections sur des bases solides. «Il s'agit de trouver un terrain d'entente afin de concevoir les solutions aux problèmes qui confrontent l'Afrique du Sud», a-t-il expliqué, notant que les partis concernés seront appelés à respecter l'accord qui devrait sanctionner les travaux de ce conclave. Par ailleurs, M. Gumede a souligné que les discussions porteront également sur la manière d'amener d'autres partis d'opposition à participer à ce pacte. Pour sa part, le chef de la DA, John Steenhuisen, a déclaré que le résultat de ces négociations doit être jugé en fonction de la capacité des partis à apporter des solutions concrètes pour améliorer la vie des Sud-africains, notamment en ce qui concerne le chômage, la crise énergétique et la criminalité. Lire aussi : Niger : pourquoi la CEDEAO devrait rétablir la stabilité démocratique et conjurer le jeu impérialiste de Wagner en Afrique De son côté, le président du SNP, Christopher Claasen, a relevé que les défis de l'Afrique du Sud ne peuvent pas être relevés si le pays continue d'être gouverné par un parti racial, d'où l'importance de cette coalition multipartite. Le chef de l'IFP, Velenkosini Hlabisa, a quant à lui déclaré que cette union ne devrait pas être «un club de partis anti-gouvernement», notant que pour apporter un changement dans le pays, il ne faut pas continuer sur le même chemin parcouru depuis l'avènement de la démocratie. Jadis vénéré et respecté pour son rôle dans la lutte contre le régime ségrégationniste de l'Apartheid, l'ANC est désormais un parti contesté au sein de la société sud-africaine. Les résultats des dernières élections locales, tenues en novembre 2021, témoignent de l'inexorable décadence à laquelle il est confronté. Dans ce scrutin, l'ANC a subi un revers sans précédent en ne franchissant pas la barre des 50 % des votes exprimés, et ce pour la première fois depuis les premières élections libres de 1994.