Un spectre de crise plane sur le Niger alors que le Président Mohamed Bazoum se trouve entre les griffes de mutins de la garde présidentielle. Ce nouvel incident, qui a pris forme mercredi dernier, succède à des négociations infructueuses. Le Niger occupe une position clé en tant qu'allié vital des nations occidentales, confronté à une zone sahélienne sous le joug du jihadisme. De plus, deux de ses voisins, le Mali et le Burkina Faso, autrefois contrôlés par des militaires putschistes, ont récemment tourné leurs alliances vers d'autres puissances, dont la Russie. LIRE AUSSI : Le Mali suit de près la situation de ses ressortissants en détresse en Tunisie, en Algérie et au Niger La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et l'Union africaine (UA) ont vivement réagi à cette tentative de coup d'Etat. Dans un communiqué, la CEDEAO a exprimé sa « stupeur et sa consternation », appelant les acteurs à relâcher « immédiatement et sans condition » le chef de l'Etat démocratiquement élu. L'UA s'est quant à elle montrée fermement opposée à ces actions militaires jugées en « totale trahison de leur devoir républicain ». La tension est montée d'un cran lorsque les forces militaires ont bloqué l'accès à la présidence à Niamey, en dépit de l'ultimatum de l'armée. Des soldats armés ont été aperçus devant le siège de la télévision publique, laissant présager un climat tendu. Cette tentative de déstabilisation a également fait l'objet d'une condamnation de la part de l'Union européenne (UE), préoccupée par la menace à la stabilité du Niger. L'histoire du Niger est ponctuée par des tentatives de coups d'Etat. Depuis son indépendance en 1960, le pays a connu quatre coups d'Etat réussis, le plus récent ayant eu lieu en 2010. Cette dernière tentative soulève de nouvelles questions sur la stabilité politique du Niger, et ce malgré l'assurance des autorités que la situation est sous contrôle.