, a affirmé, lundi à Casablanca, le ministre de l'Inclusion économique, de la petite entreprise, de l'emploi et des compétences, Younes Sekkouri. Intervenant lors du séminaire national de la Fédération de l'enseignement privé de la Confédération générale des entreprises du Maroc (FEP – CGEM), M. Sekkouri a souligné que la formation professionnelle est au cœur du choix social du Maroc et fait l'objet d'investissements importants mobilisés par l'Etat, car c'est la clé de l'insertion professionnelle des jeunes. Après avoir rappelé la feuille de route du secteur public pour la formation professionnelle portée par l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) et l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC), le ministre a noté que le secteur privé de la formation professionnelle, qui compte 88.000 stagiaires, 10.000 enseignants et 1.300 établissements, dont 400 accrédités, souffre de quelques dysfonctionnements. « Le secteur dans son ensemble ne remplit pas le rôle escompté (…) sur un effectif total de plus de 600.000 stagiaires au Maroc, seuls 88.000 sont formés par le secteur privé qui est appelé à augmenter sa contribution« , a dit M. Sekkouri. Par ailleurs, le ministre a évoqué les questions de l'auto-initiative et de l'entrepreneuriat qui devraient être renforcées auprès des stagiaires et lauréats de la formation professionnelle, puisque « la plupart d'entre eux finissent entrepreneurs lorsqu'ils n'opèrent pas dans le secteur informel« . Lire aussi : Plus de 300.000 candidats ont décroché leur baccalauréat au titre de l'année 2023 Et de soutenir que ces stagiaires et lauréats « doivent comprendre qu'ils leur est possible de s'orienter après leurs cursus vers l'entrepreneuriat dans le cadre des conventions avec l'ANAPEC et via le programme 'Ana Moukawil' du ministère qui offre d'importantes subventions à différents niveaux pour l'accompagnement de 100.000 entrepreneurs et porteurs de projets« . Dans un autre registre, M. Sekkouri a relevé la pression sur les ressources humaines s'adressant aux établissements privés de la formation professionnelle. « En l'absence de votre implication, il serait difficile de répondre aux besoins internes et à la demande extérieure« , a-t-il indiqué, recommandant de mettre en place un business model basé sur des conventions avec des pays demandeurs en ressources humaines et des financements conjoints. A ce titre, le ministre a rappelé que les opportunités d'emploi à l'international pour les lauréats des établissements privés de formation professionnelle peuvent se réaliser à travers l'ANAPEC qui compte actuellement une direction de placement à l'international. « Nous disposons d'un nouveau concept qui est l'intégration verticale qui permet aux pays étranger de recruter des lauréats marocains de la formation professionnelle (…) cela permettra d'un côté d'absorber le chômage et aussi d'obtenir des fonds extérieurs pour financer une partie de leurs cursus« . Parallèlement, M. Sekkouri a réitéré les requis de la bonne gouvernance et de la qualité de l'enseignement qui devrait être rehaussée au niveau des établissements publics pour une meilleure insertion des lauréats du privé. Pour ce qui est de la formation continue, priorité pour le gouvernement dès la rentrée prochaine, le ministre a insisté sur l'importance de développer de nouvelles offres compétitives et la mobilisation de nouveaux investissements. Les défaillances du secteur privé de la formation professionnelle, a poursuivi M. Sekkouri, ne peuvent plus être traitées à travers l'intervention de l'Etat sous forme de subventions, ce qui devrait être attendu du gouvernement ce sont des garanties en matière de reconnaissance des diplômes des établissements privés et l'appui à l'investissement. Le département de la formation professionnelle au sein du ministère a subi une restructuration avec des fonctions bien précises et une meilleure représentation pour pouvoir accompagner ces questions, notamment du secteur privé et de la formation continue, et unifier la carte de la formation professionnelle à l'aune des réformes prévues de l'OFPPT. « J'appelle à plus de communication avec les acteurs du secteur privé de la formation professionnelle« , a dit M. Sekkouri, avant de conclure en les invitant à prendre connaissance de l'ensemble des offres de services du ministères et organismes affiliés dans le domaine de la formation professionnelle, à s'associer aux nouvelles réformes en cours et à s'adapter aux nouvelles exigences, notamment la digitalisation. Placé sous le thème « la contribution de la formation professionnelle privée à la mise en œuvre des orientations du Nouveau modèle de développement et la feuille de route de la formation professionnelle« , ce séminaire a été l'occasion pour la FEP-CGEM, la Fédération marocaine de l'Enseignement professionnel privé (FMEP), l'ANAPEC, la Fondation marocaine de l'éducation pour l'emploi (EFE-Maroc) et l'association Al Jisr de signer des conventions de partenariat. Cet événement vise à explorer des thématiques clés de manière scientifique et professionnelle via plusieurs axes, à savoir « la vision ministérielle et la contribution du secteur privé », « l'anticipation des besoins en compétences » et « le développement de l'offre de formation et assurance qualité« .