Par Mariem Idrissi Important levier de développement socioéconomique du Maroc, le secteur agricole a été percuté de plein fouet par la sécheresse. Aujourd'hui, conscient de l'importance de la coopération agricole internationale pour contribuer à la sécurité alimentaire mondiale, promouvoir les bonnes pratiques et explorer de nouvelles opportunités, le pays s'engage à renforcer ses liens dans ce domaine, tant au niveau local qu'à l'échelle mondiale. D'ailleurs, sa participation à la 43ème session de la Conférence de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en est la preuve. À cette occasion, le ministre de l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural, des eaux et forêts, Mohamed Sadiki, a eu des discussions fructueuses avec ses homologues africains, européens, latino-américains et australiens. L'idée étant de renforcer la coopération bilatérale et multilatérale dans le secteur agricole en stimulant les échanges d'expertise et en explorant de nouvelles voies de collaboration. Espagne Lors d'une récente rencontre à Rome entre Mohamed Sadiki et son homologue espagnol, Luis Planas, le rôle du Maroc dans la sécurité alimentaire régionale a été au cœur de leurs discussions. Au cours de cette entrevue, les deux ministres ont examiné plusieurs questions d'intérêt commun, tant au niveau national que régional. Les pourparlers ont essentiellement porté sur les chaînes de valeur agricoles, la gestion de l'eau, l'irrigation et la santé animale et végétale. Ces domaines revêtent une importance fondamentale pour assurer la durabilité et la prospérité du secteur agricole des deux pays, ainsi que pour renforcer la coopération dans la région en matière de sécurité alimentaire. Interrogé par la MAP, Luis Planas, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne, a souligné à cette occasion que «le Maroc est l'un des pays les plus développés en Afrique, et peut jouer un rôle central dans l'éradication des problèmes liés à la faim et à la sous-alimentation dans le continent». De son côté, Mohamed Sadiki a souligné lors de ces discussions l'importance de l'accord sanitaire maroco-espagnol. Ce dernier joue un rôle essentiel dans la facilitation des échanges commerciaux rapides et fluides dans le secteur agricole entre les deux pays, et plus largement entre l'Afrique et l'Europe. Cette coopération commerciale renforce les liens économiques et contribue à la dynamique régionale, en particulier dans le bassin méditerranéen. Et de réaffirmer l'engagement du Maroc envers la sécurité alimentaire, sur le plan national et régional. Le ministre n'a pas manqué de rappeler que cette question revêt une importance capitale pour le pays et requiert une attention urgente. Lire aussi : Coopération agricole: le Maroc et la Chine signent un mémorandum d'entente Ghana Plus encore, le ministre marocain a également eu l'occasion d'échanger avec son homologue ghanéen, Bryan Acheampong, dans le cadre des discussions africaines. Le ministre ghanéen a exprimé l'intérêt de son pays à tirer parti de l'expérience novatrice du Maroc, qui a réalisé des avancées significatives dans le secteur agricole. Conscient de l'expertise avancée du Royaume, le Ghana reconnaît le potentiel de partage de connaissances avec les pays du continent, en particulier le Maroc. Lors d'une interview avec la MAP, Acheampong a souligné la volonté de renforcer la coopération agricole entre Rabat et Accra, afin de profiter des opportunités mutuelles qui se présentent dans les deux pays. Guinée équatoriale – Ouganda La Conférence de la FAO a également permis à Sadiki d'entretenir avec le ministre équato-guinéen, José Juan, qui a exprimé la détermination de son pays à soutenir le Maroc dans toutes ses initiatives pour l'Afrique. Il s'est également félicité du niveau de collaboration agricole entre Rabat et Malabo. De son côté, le ministre ougandais, Rwamirama Bright, a affirmé sa volonté de coopérer avec le Maroc pour relever les défis agricoles dans l'intérêt mutuel des deux pays et du continent. Australie Le Maroc prévoit également de renforcer sa coopération avec l'Australie pour faire face à ses grands défis. Il s'agit essentiellement de la résilience face à la sécheresse. Notons que les deux pays affrontent des problématiques similaires dans ce domaine. En effet, le ministre australien, Murray Watt, a fait savoir que les deux pays partagent, malgré la distance, des défis en commun, notamment la durabilité des systèmes agroalimentaires, faisant part de «sa ferme volonté d'approfondir la coopération bilatérale dans ce domaine». Brésil Le Brésil figure aussi parmi les pays avec lesquels le Maroc compte renforcer sa coopération bilatérale dans le domaine du développement agricole. En effet, Sadiki a convenu avec son homologue brésilien, Paulo Teixeira, de promouvoir la recherche et l'innovation, qui sont des outils indispensables pour l'adaptation et la résilience des systèmes alimentaires. Ainsi, la recherche et l'innovation joueront un rôle clé dans le développement de solutions durables et efficaces pour assurer la sécurité alimentaire et la durabilité des systèmes agricoles, au niveau national et international. Pour Paulo Teixeira, «il est très important pour nous de renforcer la collaboration avec le Maroc». Et de poursuivre, «le modèle agricole marocain repose sur une approche intégrée englobant plusieurs aspects, dont la technologie et la recherche». Par la même occasion, le responsable brésilien s'est réjoui des efforts déployés par le Royaume, notamment en termes de dessalement de l'eau de mer et de traitement des eaux usées, qui «s'imposent comme des solutions optimales au changement climatique». Encadré : Bonne gouvernance À en croire la FAO, la bonne gouvernance est essentielle à tous les niveaux, mondial, régional et national, pour garantir la sécurité alimentaire et la nutrition. Selon la même source, le chemin de cette bonne gouvernance passe inévitablement par une coordination et une mobilisation significative de la part de la communauté internationale, qu'il s'agisse d'une aide humanitaire ou d'une assistance au développement, en fonction des priorités identifiées par chaque pays, à travers des partenariats nationaux, bilatéraux ou multilatéraux.