Une discussion urgente sera tenue cette semaine au sein du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, à la suite de l'autodafé d'un exemplaire du Coran en Suède, un acte qui a suscité un profond émoi au sein de la communauté musulmane, a annoncé mardi un porte-parole. Cette requête de débat a été formulée « par le Pakistan, au nom de plusieurs membres de l'Organisation de Coopération Islamique« , a précisé Pascal Sim, le porte-parole du Conseil, lors d'un point presse. S'appuyant sur la demande émise par le Pakistan, le porte-parole a souligné que l'objet de cette discussion urgente était d'aborder la préoccupation grandissante face à l'essor inquiétant d'actes délibérés et publics de haine religieuse, se manifestant par la profanation actuelle du Coran dans certains pays d'Europe et d'ailleurs. Contrairement aux situations concernant des pays spécifiques, il suffit qu'un seul Etat formule une demande auprès du Conseil des droits de l'Homme pour que ce dernier organise une réunion d'urgence portant sur une thématique précise. Le débat sollicité par le Pakistan devrait se dérouler au cours de cette semaine, à une date qui reste encore à déterminer. Le 28 juin, Salwan Momika, un réfugié irakien résidant en Suède, a brûlé quelques pages d'un exemplaire du Coran devant la plus grande mosquée de Stockholm, lors de la journée de l'Aïd al-Adha, une fête célébrée par les musulmans à travers le monde. Cet incident a provoqué une série de réactions au sein de la communauté musulmane. Des pays à majorité musulmane tels que l'Irak, le Koweït, les Emirats arabes unis et le Maroc ont convoqué les ambassadeurs suédois en signe de protestation. L'Organisation de coopération islamique, basée en Arabie saoudite, a appelé à la prise de mesures collectives afin d'éviter que de nouveaux exemplaires du Coran ne soient brûlés. La police suédoise avait donné son autorisation pour la tenue de ce rassemblement au cours duquel des pages du Coran ont été incendiées. Cependant, elle a par la suite ouvert une enquête pour « incitation à la haine envers un groupe ethnique« , justifiant cette démarche par le fait que l'autodafé ait eu lieu devant une mosquée. Ce type d'actes, similaires à celui perpétré par Salwan Momika à Stockholm, s'est déjà produit en Suède et dans d'autres pays européens, souvent à l'instigation de mouvements d'extrême droite. Par le passé, de tels incidents ont engendré des manifestations et des tensions diplomatiques.