Les travaux de la 32-ème session du Sommet arabe débuteront vendredi prochain à Djeddah dans un contexte marqué par des crises économiques qui affectent plusieurs pays du monde, y compris les pays arabes, en raison de la poursuite de la guerre russo-ukrainienne et des défis qu'elle a imposés à la région. Figureront sur la table des dirigeants arabes prenant part à ce Sommet, le dossier économique et les défis auxquels sont confrontés les pays à la suite des crises mondiales, ainsi que des dossiers politiques, à savoir la question palestinienne, qui connaît une escalade israélienne sous un gouvernement extrémiste. S'agissant de l'ordre du jour du prochain sommet, le secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, Ahmed Aboul Gheit, avait affirmé que la principale question sera économique et traitera de la manière d'aider les régions arabes nécessiteuses. M. Aboul Gheit a fait savoir que le prochain Sommet arabe, qui est le deuxième à réunir des dirigeants arabes en six mois, après celui d'Alger tenu en novembre dernier, aura un impact sur la situation arabe, notant que les ministres arabes des Affaires étrangères tiendront, le 17 mai à Djeddah, une réunion préparatoire en prélude au sommet, qui sera également précédée par des réunions des délégués permanents auprès de la Ligue arabe le 16 mai. Il a ajouté que ce sommet verra la plus grande présence de dirigeants arabes et de ministres des Affaires étrangères, et qu'il y a un grand espoir qu'il aura des impacts spécifiques sur la situation arabe, rappelant que les sommets arabes ont un ordre du jour traditionnel abordant de nombreuses questions politiques, économiques, sociales, sécuritaires et culturelles. Lire aussi : La Côte d'Ivoire abrite le 11ème sommet des forces terrestres africaines avec la participation du Maroc Il est prévu que les dirigeants arabes discutent de la crise politique libanaise, de l'échec des différentes parties à élire un président, et des répercussions de cette situation sur ce pays arabe, qui fait face à une crise économique sans précédent. Selon les observateurs, la prochaine session du Sommet arabe en Arabie saoudite sera un tournant décisif dans l'histoire des précédents sommets arabes eu égard qu'elle intervient après les tensions qu'a connues la région notamment après le soi-disant « printemps arabe », et la possibilité de prise de décisions cruciales liées à la fin de la guerre contre le Yémen et à la résolution de certaines crises. Les travaux du prochain Sommet prennent une ampleur politique notamment après que l'Arabie saoudite et l'Iran ont annoncé, le 10 mars, être parvenus à un accord commun sous l'égide de la Chine, prévoyant la reprise des relations entre les deux pays et l'échange d'ambassadeurs dans deux mois, vu que les sommets sont souvent marqués par une position arabe condamnant le comportement de l'Iran dans la région. L'ampleur politique du Sommet arabe en Arabie saoudite réside aussi dans la possibilité de la participation de la Syrie, surtout après son retour au sein de la Ligue arabe après une rupture de plus de dix ans. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le Prince Faisal bin Farhan, avait récemment confirmé que l'unanimité grandit dans le monde arabe sur le fait que l'exclusion de la Syrie ne fonctionne pas et qu'un dialogue avec Damas est nécessaire notamment pour régler la situation humanitaire dans le pays. Pour sa part, le porte-parole officiel du secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, Jamal Rushdi, a souligné, dans des déclarations à la presse, que « les consultations se poursuivent entre la Ligue arabe et le Royaume d'Arabie saoudite pour aboutir à une meilleure élaboration possible de l'ordre du jour des questions qui figurent en tête de l'action arabe commune ». M. Rushdi a expliqué que les discussions « se poursuivent souvent jusqu'à la date du sommet pour examiner tous les développements qui pourraient survenir jusqu'à la date du sommet en mai », tout en saluant « l'intérêt porté par les institutions concernées du Royaume d'Arabie saoudite à la coordination afin de s'assurer que le sommet arabe se déroule de la meilleure façon possible à même de répondre aux aspirations du citoyen arabe ». Il prévoit que la question palestinienne soit au premier plan des questions à l'ordre du jour du sommet, car il s'agit de la question centrale des Arabes, et aussi en raison des conditions inhabituelles que connaissent actuellement les territoires occupés suite aux violations pratiquées par le gouvernement israélien actuel depuis son arrivée au pouvoir. Il est à noter que l'année 2023 devrait connaître également la tenue d'un Sommet arabe du développement en Mauritanie et du Sommet arabo-africain au Royaume d'Arabie saoudite. Le 32e Sommet arabe ordinaire en Arabie saoudite intervient au milieu d'espoirs arabes souhaitant qu'il fasse partie de ces sommets importants dans l'histoire des sommets arabes, avec un succès dans la promotion de la solidarité et de la réunification des rangs arabes, et la présentation d'une feuille de route pour surmonter les défis de l'étape actuelle. Avec MAP