Garantir l'autonomisation des femmes, une condition incontournable à l'édification d'une société viable et développée. Dans ce sens, de multiples politiques ont été mises en place par le Maroc pour assurer une plus grande intégration des femmes dans la vie économique. Aujourd'hui, les nouvelles technologies se présentent comme étant ce moyen puissant susceptible de garantir l'égalité des genres en favorisant davantage la participation de la femme dans le développement du royaume. Toutefois, ces technologies numériques se révèlent être une arme à double tranchant qui pourra constituer, en revanche, une nouvelle source d'inégalités. Les nouvelles technologies représentent désormais un pilier de l'autonomisation de la femme. Voici ce qui ressort du nouveau rapport du Policy Center for the New South (PCNS), rédigé par Mounia Boucetta, Senior Fellow PCNS. En effet, les technologies numériques offrent une panoplie d'opportunités à saisir. Elles sont aptes à changer la donne en termes d'accélération de l'égalité des genres. Et, ce en assurant une participation pleine et significative des femmes, dans tous les domaines et à tous les niveaux de la vie publique et politique. D'ailleurs, l'essor technologique permet désormais à plusieurs femmes de travailler en ligne, aussi bien dans le domaine du salariat que dans celui de l'entrepreneuriat. Intitulé "Accessibilité des femmes aux opportunités économiques au Maroc", le document souligne, dans ce sens, que le travail à distance sera certainement de plus en plus développé. Chose qui est susceptible d'offrir plus de flexibilité aux travailleuses, selon leur besoin. Toutefois, il reste encore du chemin à faire en termes d'accès des femmes aux nouvelles technologies. Une étude menée par le haut-commissariat au Plan, en 2020, a d'ailleurs montré qu'il existe encore un écart entre les sexes en matières d'accès à Internet. Une situation qui pourrait entraver l'insertion des femmes dans la vie économique d'autant plus que les compétences et outils numériques seraient de plus en plus nécessaires pour accéder à certains services. Dans ce sens, le policy brief a mis l'accent sur l'importance et la nécessité de mettre en place des programmes spécifiques aux femmes dont les tranches d'âge varient entre 25 ans et 59 ans, en raison de leur potentiel et leur forte contribution à la croissance économique du royaume. L'objectif étant donc d'offrir le cadre approprié aux femmes notamment celles qui se lancent dans l'entrepreneuriat numérique. Sachant que plusieurs programmes sont déjà lancés par le royaume et offrent des formations ainsi que des ateliers. Le but étant d'aider les femmes à acquérir les compétences nécessaires pour utiliser les technologies de l'information et de la communication (NTIC) afin de créer leur propre entreprise ou trouver un emploi. Il convient de signaler que ces technologies numériques représentent, tout de même, une arme à double tranchant. En effet, une mauvaise manipulation des NTIC peut contribuer fortement à la propagation des préjugés du genre et des idées stéréotypées, constituant ainsi une nouvelle source d'inégalités. Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a d'ailleurs dévoilé, dans une récente note d'information, publiée, cette année, à l'occasion de la Journée mondiale de la femme, que l'usage des nouvelles technologies de l'information et de la communication a induit l'émergence de la violence numérique, sous toutes ses formes. Les NTIC ont ainsi contribué à hauteur de 19 % à la violence à l'encontre des femmes.