La Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (Unesco), Audrey Azoulay, a appelé à un engagement politique au plus haut niveau pour atteindre l'égalité des genres, 25 ans après la Déclaration de Beijing. « Alors que nous observons les signes d'une récession imminente qui aura vraisemblablement des conséquences dévastatrices sur les plus pauvres et alors que les dépenses sociales sont susceptibles d'être réduites, les décideurs mondiaux ont la responsabilité collective d'agir pour que l'égalité des genres soit une priorité », a indiqué la DG de l'Unesco, lors d'une réunion de haut niveau, tenue récemment, dans le cadre de l'Assemblée générale de l'ONU afin de célébrer le 25ème anniversaire de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing (1995). «Des législations ambitieuses, des mesures et des politiques pour garantir l'égalité des genres sont nécessaires pour éviter des conséquences économiques, sociales, culturelles, politiques et environnementales néfastes qui mettront en péril les réussites au niveau international du Programme de développement durable à l'horizon 2030», a estimé Mme Azoulay. Elle a affirmé, dans ce contexte, que l'Unesco est déterminé à œuvrer avec ses partenaires pour faire de l'égalité des genres et de l'autonomisation des femmes et des filles une force motrice centrale afin de faciliter la reconstruction après les conséquences socio-économiques et culturelles du COVID-19. Selon l'Unesco, le moment est venu de défendre et de faire avancer les droits humains des femmes et des filles, et que la Déclaration de Beijing et son héritage portent pleinement leurs fruits. Savez-vous ce qu'est la Plateforme d'action de Beijing, lancée il y a 25 ans et en quoi elle a représenté une avancée unique pour les droits des femmes? Laissez Faith et Faithfulness vous l'expliquer!#GénérationEgalité pic.twitter.com/p0gpRgtOBj — ONU Femmes (@ONUFemmes) October 5, 2020 La recherche a montré que les femmes et les filles sont les plus touchées par le ralentissement économique, la violence, les conflits et le changement climatique ; la crise du COVID-19 n'a pas fait exception. La pandémie et les fermetures d'écoles et confinements qu'elle a provoqués ont eu un impact disproportionné sur la vie et le bien-être de millions de femmes, mettant en péril nombre des objectifs de la Déclaration de Beijing, affirme l'agence onusienne. Et de souligner que plus de 767 millions de filles n'ont pas pu se rendre en cours à cause des confinements, dont 11 millions ne retourneront probablement pas à l'école. Selon l'ONU Femmes, la pandémie va pousser 47 millions de femmes et de filles supplémentaires sous le seuil de pauvreté. La violence basée sur le genre s'est accrue de manière dramatique pendant les confinements partout dans le monde. Les femmes scientifiques, journalistes, artistes et créatrices se sont trouvées, et se trouvent toujours, face à un risque accru de différentes formes de harcèlement, de censure et d'abus, à la fois en ligne et hors-ligne. « Nous avons également pris la mesure réelle de l'inégalité entre les genres dans le numérique, puisque seulement 54% de femmes sont connectées à Internet depuis un appareil mobile, ce qui limite l'accès de millions de femmes à l'information et à une diversité des sources d'information nécessaire pour échapper à la désinformation », affirme l'Unesco.