La Russie a jugé « discriminatoire » la décision du Comité international olympique (CIO), qui s'est dit, mardi, en faveur de la réintégration des athlètes russes et biélorusses aux compétitions sous bannière neutre et « à titre individuel ». « Les critères annoncés pour le retour aux compétitions internationales sont inacceptables. Il s'agit d'une discrimination basée sur la nationalité », a indiqué le président du Comité olympique russe, Stanislav Pozdniakov, lors d'une conférence de presse retransmise à la télévision. Les décisions de la commission exécutive du CIO sont »une farce », a-t-il tenu à souligner, plaidant pour "des conditions égales pour les athlètes de tous les pays ». Dans ses recommandations aux fédérations internationales, le CIO a notamment recommandé à ce qu'aucune manifestation sportive internationale ne soit organisée en Russie et en Biélorussie et à ce qu'aucun drapeau, hymne ou autre symbole national des deux pays ne soit déployé lors de manifestations sportives internationales. Aussi, le CIO a recommandé à ce qu'aucun représentant du gouvernement ou de l'Etat des deux pays ne soit accrédité ni invité à des manifestations sportives internationales, tout en maintenant les sanctions mises en place en février 2022 et confirmées par le Sommet olympique, tenu le 9 décembre 2022. « Les membres de la commission exécutive du CIO rappellent aujourd'hui que ces sanctions demeurent résolument en place », lit-on dans un communiqué du CIO. Le comité a également exclu la participation des athlètes russes et biélorusses aux sports d'équipe, au même titre que des athlètes "qui soutiennent activement la guerre" et de ceux qui sont "sous contrat avec l'armée russe ou bélarussienne ou avec des agences de sécurité nationales". Sur le dernier point, le président du Comité olympique russe a estimé que la mesure se voulait de « nuire au sport russe dans son ensemble » car elle « crée un conflit au sein de la communauté sportive russe ». Dans ses recommandations, le CIO n'a pris aucune décision concernant la participation des athlètes russes et biélorusses aux Jeux Olympiques de Paris 2024 ni aux Jeux Olympiques d'hiver de Milano Cortina en 2026, notant qu'il prendra une décision à cet égard en « temps voulu" et à sa « seule discrétion". Le 25 janvier, le CIO avait proposé d'intégrer les sportifs, qui n'ont pas soutenu l'opération spéciale en Ukraine, en tant qu' »athlètes neutres » sous certaines conditions. Début février, le Comité avait précisé qu'il envisageait de donner la possibilité aux Russes et aux Biélorusses de participer à des tournois en Asie et de se qualifier pour les Jeux olympiques de Paris, mais que leur participation aux JO proprement dits restait toujours exclue. Les athlètes russes concourent déjà sous un statut neutre lors de compétitions internationales d'échecs et de tennis. Début mars, la Fédération internationale d'escrime a autorisé les athlètes russes à participer à des tournois internationaux sous un statut similaire.