Les médecins en formation d'Angleterre débrayeront pendant 96 heures à partir du 11 avril, a annoncé jeudi la British Medical Association (BMA), syndicat qui représente les médecins hospitaliers, dans le cadre d'une escalade significative de leur lutte pour une augmentation de salaire de 35 %. Selon le syndicat, le ministre de la Santé, Steve Barclay, n'avait « pas fait d'offre crédible » au cours des discussions de cette semaine et la BMA a « conclu que le gouvernement n'était pas sérieux dans sa volonté de résoudre le conflit ». Les responsables de la santé se sont inquiétés de l'impact d'une nouvelle grève, alors qu'un débrayage de 72 heures au début du mois avait déjà entraîné l'annulation de plus de 175.000 rendez-vous et opérations, soit l'arrêt de travail le plus perturbateur d'une vague d'action syndicale des travailleurs du secteur de la santé qui a débuté à la mi-décembre. « Cela risque d'être la plus grande perturbation causée par les débrayages du NHS (système public de santé, ndlr) jusqu'à présent », a reconnu Saffron Cordery, directrice générale adjointe de NHS Providers, qui représente les dirigeants du secteur de la santé. Il ne devrait y avoir « aucun doute sur l'ampleur de l'impact sur les patients, le personnel et le système de santé », a-t-elle ajouté, estimant qu'il est « extrêmement décevant » que les pourparlers entre les deux parties aient été interrompus. Lire aussi : Allemagne/Inflation : Une grande grève paralysera le secteur des transports lundi Elle a souligné que le débrayage suivrait immédiatement le week-end de quatre jours des vacances de Pâques, « ce qui signifie que la demande se sera accumulée avant même que la grève ne commence ». Les représentants des jeunes médecins ont accusé le gouvernement de « traîner les pieds à chaque occasion », assurant que « l'exécutif n'a présenté aucune offre crédible et refuse d'admettre qu'il y a lieu de réévaluer les salaires ». De son côté, le ministère de la Santé et des Soins sociaux a relevé que M. Barclay avait rencontré le comité des médecins en formation « dans l'espoir d'entamer des discussions constructives pour résoudre le conflit actuel ». Il a ajouté que le syndicat avait posé comme condition préalable aux discussions une augmentation de salaire de 35 %, qu'il a qualifiée de « déraisonnable », et a déclaré que la porte du gouvernement restait « ouverte à des conversations constructives », comme il l'avait fait avec d'autres syndicats du secteur de la santé. Contrairement aux infirmières et aux ambulanciers, les médecins en formation n'ont pas accepté d'exclure de la grève des services sensibles tels que les urgences et les soins intensifs. Face à une inflation record (10,4 %) qui ronge les salaires, le Royaume-Uni est secoué depuis plusieurs mois par des grèves à répétition dans de nombreux secteurs, réclamant une meilleure paie pour lutter contre la hausse du coût de la vie.
