Une majorité de Français soutient une grève reconductible et la mise de « la France à l'arrêt » dès ce mardi, afin de contraindre le gouvernement à retirer son projet controversé de réforme des retraites, selon les résultats d'un sondage publié lundi. Selon cette enquête de l'institut Elabe, 56% des Français « soutiennent la mise en place d'une grève reconductible à partir du 7 mars et dans les jours qui suivent » et 59% « soutiennent l'action des syndicats de 'mettre la France à l'arrêt' » ce mardi. Chez les ouvriers, le taux de soutien d'une telle grève se situe à 70% contre 74% chez les employés, d'après cette enquête relayée par les médias de l'hexagone. Dans la quasi-totalité des catégories socio-professionnelles, une majorité des personnes sondées soutient la grève reconductible, y compris chez les cadres et les professions intellectuelles supérieures (64%). À l'inverse, 25% des électeurs d'Emmanuel Macron au premier tour soutiennent la mise en place d'une grève reconductible à partir du mardi 7 mars, alors que sur la population globale, 42% des personnes sondées ne soutiennent pas cette grève. Lire aussi : Réforme des retraites: La majorité des Français favorable à des grèves reconductibles Les huit principaux syndicats français ont réaffirmé récemment leur volonté de « mettre la France à l'arrêt » le 7 mars si le gouvernement ne retire pas son projet de réforme des retraites, promettant de faire de cette date la plus importante journée de grèves et de manifestations depuis la première, le 19 janvier dernier. Il s'agit de la sixième journée de mobilisation nationale contre la réforme gouvernementale, après celles du 19 et 31 janvier et du 7, 11 et 16 février. Plus de 260 manifestations sont prévues partout en France ce mardi, selon les syndicats, qui espèrent mobiliser plus d'un million de personnes. La dernière journée de manifestations a réuni quelque 440.000 participants en France selon le ministère de l'Intérieur, alors que la CGT a dénombré 1,3 million de personnes. Le projet de loi de réforme des retraites est examiné en séance publique au Sénat depuis le 2 mars, pour deux semaines de débats. Son passage à l'Assemblée nationale a été marqué par des débats houleux entre la majorité gouvernementale et les oppositions qui ont présenté plus de 20.000 amendements.