Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a révélé lundi à Abidjan, en Côte d'Ivoire, que le pays européen allait revoir sa présence en Afrique, un continent traditionnel où il fait face à un rejet croissant. Lecornu a rencontré lundi le président Alassane Ouattara à la demande du président Emmanuel Macron qui a ordonné un « bilan de la présence de la France en Afrique ». Pour le haut fonctionnaire français, le bilan prend en compte deux choses : d'abord « les ressources humaines et la formation » et ensuite « les capacités ». « Nous pourrons compter sur des équipements de l'armée de l'air et des équipements terrestres, sur lesquels nous avons évoqué des questions de partenariat. J'ai demandé à notre industrie de défense, à notre délégation générale à l'armement, de faire un tour de table. Et peut-être dans les semaines à venir, nous enverrons un groupement d'entrepreneurs français, chapeauté par la Délégation Générale à l'Armement et animé par la Banque Publique d'Investissement, pour faire des propositions à l'Etat de Côte d'Ivoire pour nous permettre d'avoir cet équipement ordre du jour », a déclaré Lecornu à la presse lors de sa rencontre avec le dirigeant ivoirien. « L'armée de Côte d'Ivoire n'a rien à voir avec l'armée d'il y a dix ans, et compte tenu des décisions politiques et budgétaires, l'armée n'aura plus rien à voir avec elle dans dix ans non plus. Cela fait de la Côte d'Ivoire un pays de stabilité, un pays dans lequel nous pouvons nourrir et documenter un programme de sécurité commun. Ainsi, le rôle de la Côte d'Ivoire en tant que puissance d'équilibrage régionale s'affirme de plus en plus. C'est évidemment quelque chose de très précieux. Nous allons essayer de continuer à nourrir cet agenda avec le président Emmanuel Macron, qui nous a demandé de réfléchir à la réarticulation de la présence française ici en Afrique », a-t-il ajouté. La France fait face à un ressentiment croissant des populations africaines notamment des jeunes qui condamnent les liens historiques. La présence française au Mali, en République centrafricaine et au Burkina Faso a pris un coup, obligeant Paris à retirer ses troupes de ces anciennes colonies.