Le secteur coopératif agricole marocain est un acteur clé de l'auto-emploi et de la génération de revenus par l'ancrage territorial, souligne un rapport du Policy Center for the New South (PCNS). Intitulé "Durabilité des coopératives agricoles et pertinence des programmes d'aide au démarrage : données probantes au niveau des coopératives au Maroc", ce policy brief, rédigé par Aomar Ibourk et Karim El Aynaoui, précise que le modèle coopératif est un levier puissant pour promouvoir l'emploi décent, favoriser une croissance inclusive, réduire la pauvreté et les inégalités et préserver l'environnement, contribuant ainsi à la réalisation de plusieurs aspects des objectifs de développement durable (ODD). Le PCNS regrette toutefois que près de 20% des coopératives deviennent inactives dans les premières années de leur création. À l'origine, des obstacles liés notamment à la gouvernance, à la gestion, à la commercialisation, à la législation, à la supervision et au financement. Dans ce sens, la publication fait valoir que la pérennité et le succès du secteur coopératif agricole sont étroitement liés à son adhésion aux principes du développement durable. Ce qui nécessite la prise en compte des facteurs économiques, sociaux et environnementaux dans la prise de décision et les opérations, la réactivité aux changements de l'environnement extérieur et l'adoption des pratiques durables. Le think thank marocain a ainsi mis en avant l'impact du programme "Mourafaka" sur la durabilité des coopératives agricoles au Maroc, soulignant que ce dispositif améliore la durabilité des coopératives agricoles en renforçant leurs capacités de gestion, de gouvernance et d'accès au marché. Evoquant les déterminants de survie des coopératives agricoles, le policy paper relève que la capacité d'adaptation aux changements externes de l'environnement est cruciale, ajoutant que la réduction du taux élevé d'inactivité et de mortalité des coopératives dépend de la capacité à anticiper et à répondre aux défis de la concurrence, de l'évolution des besoins des consommateurs, des fluctuations économiques et des changements de politique gouvernementale. Et de noter que les coopératives se heurtent particulièrement à un changement important à la suite de la quatrième révolution industrielle ou Industrie 4.0, une ère qui se caractérise par l'intégration de technologies avancées telles que l'Internet des objets, le big data, la blockchain, la robotisation et l'intelligence artificielle. L'étude appelle ainsi au renforcement des capacités pour les dirigeants de coopératives, de l'accès au financement, au marketing et à la formation pratique pour assurer la durabilité des coopératives.