Des centaines d'agriculteurs en tracteurs manifestent mercredi à Paris pour protester contre les « contraintes » qui pèsent sur leur activité, notamment les restrictions d'usage des pesticides. La manifestation des agriculteurs intervient alors que le pays est secoué par une série de grèves à l'appel des huit principaux syndicats contre le projet controversé de réforme des retraites. A ce jour, trois journées de contestation ont été organisées partout en France le 19 et 31 janvier et le 7 février, ayant rassemblé plus de trois millions de manifestants, alors qu'une nouvelle mobilisation est prévue le samedi 11 février. Au moins 500 tracteurs et plus de 2.000 paysans étaient annoncés par la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA), premier syndicat agricole français, qui rassemble l'ensemble des productions de toutes les régions. "La FNSEA appelle à la mobilisation sur l'ensemble du territoire pour la défense de toutes les agricultures et de leurs moyens de production, indispensables à la sauvegarde de notre souveraineté alimentaire ! (…) et appelle tout son réseau et l'ensemble de ses filières à se mobiliser à partir du 8 février à Paris et jusqu'au 20 février dans toute la France", écrit-elle dans un communiqué, estimant qu'alors que la souveraineté alimentaire est régulièrement affichée comme priorité gouvernementale, "il est urgent de passer du discours aux actes". Les agriculteurs se retrouvent aujourd'hui en butte à des contraintes réglementaires de tous ordres qui freinent les projets innovants dans les territoires. Ils sont aujourd'hui confrontés à des impasses de solutions face à des menaces sanitaires sur les cultures ou face à la prédation, explique-t-on. "Toutes les productions agricoles sont impactées. Toutes les régions sont concernées. Le moral des agriculteurs est affecté. Depuis le début de l'année, nos fédérations se mobilisent sur l'ensemble du territoire pour alerter sur les impasses dans lesquelles se retrouvent de nombreuses filières", note la Fédération, pour qui le coup de grâce est porté par la décision de la Cour de Justice Européenne de revenir sur la dérogation d'utilisation de produits de protection de la betterave sucrière, sans recours à une possible dérogation en raison de la loi « Pompili » de 2016, contrairement à d'autres pays européens. De plus, les agriculteurs battent également le pavé pour dénoncer la hausse de leurs coûts de production du fait de la flambée des prix de l'énergie et réclamer de stocker de l'eau pour irriguer leurs cultures, et exiger des réponses concrètes aux pouvoirs publics, selon les médias de l'hexagone. La dernière grande mobilisation des agriculteurs français remonte au 27 novembre 2019, quand un millier de tracteurs avaient mené des opérations escargot sur le périphérique. La préfecture de police de Paris a indiqué que « la circulation, très fortement perturbée dans un large périmètre, du boulevard périphérique aux septième et quinzième arrondissements parisiens, sera rétablie progressivement » dans la journée. Le départ du cortège a été fixé à 08H00 Porte de Versailles, dans le sud de Paris, où se tiendra dans moins d'un mois le Salon international de l'agriculture, avant de s'élancer vers l'esplanade des Invalides, dans le centre de la capitale.