Historique, le partenariat liant le Maroc et l'Union européenne s'est hissé au fil des ans, des épreuves et des défis à une référence dans la politique de voisinage de l'UE. Aujourd'hui, cette relation unique avance dans le bon sens, au grand dam de tentatives vaines de « harcèlement judiciaire« , qui n'ont jamais eu raison de son caractère vertueux. Durant l'année écoulée, Rabat et Bruxelles ont continué à explorer le potentiel « sans limites » de leur partenariat, allant vers davantage d'intégration du Maroc dans la biosphère économique européenne, de développement de la résilience industrielle et économique, de création des conditions de nouvelles chaînes de valeurs industrielles, de renforcement de leur ambition climatique partagée et d'immunisation de leur partenariat. En l'espace de quelques mois, pas moins de six membres du Collège des commissaires de l'UE ont fait le déplacement au Maroc, avec le lancement à chaque fois d'actions concrètes et d'initiatives qui enrichissent leur partenariat. Depuis Rabat, où elle s'est rendue au début de l'année, la présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen a réaffirmé la volonté de l'Union Européenne de continuer à approfondir le partenariat « stratégique, étroit et solide » avec le Maroc, qui est le premier partenaire de l'UE sur les plans économique et commercial dans le continent africain. Cette année, le Maroc est devenu le premier pays à conclure un Partenariat vert avec Bruxelles. Une initiative qui sonne comme une reconnaissance par l'UE du « rôle de leadership » que le Maroc joue en matière d'adaptation climatique et de transition énergétique. « Formidable outil », selon le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, pour œuvrer dans le sens des Hautes Orientations de SM le Roi Mohammed VI en matière de durabilité, le nouveau Partenariat vert s'insère dans les stratégies sectorielles nationales en matière de transition énergétique, de décarbonation de l'économie marocaine ainsi que d'adaptation et de résilience au changement climatique et d'économie bleue, tout en s'imbriquant parfaitement dans le Partenariat global avec l'UE. C'est un nouveau levier dans le Partenariat global et multidimensionnel Maroc-UE, qui encapsule l'idée de « l'arrimage stratégique » voulu par SM le Roi. Lire aussi : Le Maroc, partenaire stratégique majeur de l'UE en matière de gestion migratoire Ce partenariat vert, au sujet duquel un mémorandum d'entente a été paraphé entre M. Bourita et le vice-président exécutif de la Commission européenne et Commissaire pour la politique d'action sur le climat, Frans Timmermans, est de nature stratégique et porteur de réelles opportunités de coopération politique, économique, technique et technologique. Il devra, entre autres, placer la lutte contre les changements climatiques, la promotion et l'avancement de la transition énergétique, la protection de l'environnement et la transition vers l'économie verte et juste parmi les priorités des relations entre l'UE et le Maroc. Sur un autre domaine dans lequel le partenariat maroco-européen ne s'est jamais démenti, à savoir le partenariat migratoire, Rabat et Bruxelles ont franchi un nouveau pallier en 2022. La Commission européenne et le Maroc ont ainsi lancé un partenariat rénové en matière de migration et de lutte contre les réseaux de trafic de personnes. En s'engageant dans cette nouvelle démarche, le Royaume a prouvé encore une fois le partenaire fiable, engagé et responsable qu'il a toujours été. S'il est érigé en acteur stratégique et incontournable pour l'Europe, il l'est notamment grâce à sa gouvernance migratoire humaniste, inclusive et solidaire. Conscients des nouveaux challenges du contexte international et des dangers que représentent les réseaux de passeurs et trafiquants d'êtres humains, Rabat et Bruxelles ont ainsi décidé de revigorer leur partenariat migratoire basé sur la responsabilité partagée. Bruxelles, qui mesure l'effort colossal déployé par le Maroc, un « partenaire stratégique et engagé » de l'UE, s'engage ainsi à œuvrer de concert avec le Royaume pour promouvoir un partenariat opérationnel en matière de lutte contre le trafic de personnes, lequel pourra couvrir notamment le soutien à la gestion des frontières, le renforcement de la coopération policière, y compris les enquêtes conjointes, la sensibilisation aux dangers de la migration irrégulière, ainsi que le renforcement de la coopération avec les agences de l'Union européenne chargées des affaires intérieures. Les deux partenaires sont convenus de s'appuyer sur la Stratégie Nationale d'Immigration et d'Asile (SNIA), qui constitue aujourd'hui un modèle de gestion migratoire des plus avancés, tant sur le plan législatif qu'institutionnel, ayant permis de régulariser la situation administrative de plusieurs milliers de migrants et de les intégrer dans la société marocaine. Dans un cadre plus global du renforcement du partenariat mutuellement bénéfique en matière de migration entre le Maroc et l'UE, la Commission européenne a annoncé son ambition de nouer un « partenariat destiné à attirer les talents » avec le Maroc. Une initiative qui vise à contribuer à remédier aux pénuries de compétences dans de nombreux secteurs clés dans l'UE, en promouvant des programmes de mobilité pour le travail ou la formation professionnelle (temporaire, à long terme ou circulaire). L'objectif du partenariat est également de contribuer au développement économique des partenaires de l'UE et de répondre aux besoins du marché du travail des deux côtés. Un choix du Maroc qui s'explique, entre autres, par le fait qu'il s'agit de l'un des voisins les plus proches de l'UE, avec lequel le bloc européen partage une longue histoire de bonne coopération. C'est aussi un partenaire stratégique important pour l'UE en termes de gestion compréhensive des migrations ainsi que dans le cadre de l'adéquation des compétences et de la coopération en matière de migration légale. Quel que soit le domaine de coopération, l'approche du Maroc est on ne peut plus claire : il faut « reconstruire en mieux » face aux crises successives en se débarrassant de certains schémas dépassés et en promouvant des alternatives crédibles et fiables. Il convient également d'élaborer une « ingénierie institutionnelle souple, inclusive et collaborative », immuniser le partenariat UE-Maroc contre les spoilers, pour qu'il puisse primer à la fin.