Les femmes consacrent plus du 1/6 de leur journée aux travaux ménagers et 6 fois plus que les hommes au Maroc, révèle une note du Haut-Commissariat au Plan (HCP) sur les « rapports sociaux intrafamiliaux – situation par rapport à l'avant-pandémie« . « Le temps journalier moyen alloué aux travaux ménagers à l'intérieur et à l'extérieur du domicile est de 2H 29 min pour les personnes âgées de 15 ans et plus, 2H 22 min pour les citadins et 2H 44min pour les ruraux. Les femmes y consacrent 4 H 17 min contre 38 min par les hommes, et les citadines 4H 04 min contre 4H 43 min par les rurales« , indique le HCP dans cette note qui porte sur les résultats du troisième panel sur les répercussions de la pandémie covid-19 sur la situation économique, sociale et psychologique des ménages au Maroc. La durée moyenne réservée aux travaux ménagers à l'intérieur du domicile (cuisine, vaisselle, linge, etc) est de 2H par jour (3H 51min pour les femmes et 05 min pour les hommes), fait savoir la même source. Selon la catégorie sociale de la femme, ce temps est de 4H 36 min pour les femmes au foyer contre 3H 17 min pour celles actives occupées et de 4H 45 min pour les femmes mariées contre 2H 52 min pour les célibataires. Le temps moyen affecté à ce genre de tâches a baissé de 37 min (36 min pour les femmes et 40 min pour les hommes) en comparaison avec la période de confinement où ce temps a enregistré une hausse moyenne de 33 min par jour par rapport à une journée normale d'avant le confinement. Le HCP rappelle aussi que d'après les résultats du 2ème passage de ce panel, que cette hausse a concerné plus les hommes (40 min) que les femmes (28 min). Lire aussi : HCP: La situation socio-économique des ménages toujours bouleversée par la pandémie de Covid-19 La part des femmes impliquées dans les travaux ménagers est de 92% contre 24% des hommes au niveau national, 26% en milieu urbain et 22% en milieu rural. La part des hommes impliqués dans ces travaux a reculé de près de la moitié en comparaison avec la période de confinement, soit 45% au niveau national, 49% en milieu urbain et 37% en milieu rural. Dans ce contexte, parmi les hommes et les femmes qui exercent ou qui participent à ces travaux, 90% leur réservent la même durée qu'avant la pandémie, 3,8% moins de temps et 1,4% plus de temps. Le temps consacré aux travaux ménagers exercés à l'extérieur du domicile (courses, paiement de factures, affaires administratives, approvisionnement en eau et en bois, etc) est en moyenne de 30 min par jour (33 min pour les hommes et 26 min pour les femmes). Ce temps est de 24 min pour les femmes citadines et de 34 min pour celles en emploi. Les travaux ménagers à l'extérieur du domicile sont exercés par les hommes (75%) plus que les femmes (45,8%). Avec une proportion de 54,7%, les femmes citadines sont beaucoup plus impliquées, dans ces travaux, que celles résidant en milieu rural (28,1%) et les femmes actives occupées (65,4%) plus que les femmes au foyer (42,6%). Le temps moyen habituellement consacré aux activités ménagères à l'extérieur du domicile n'a pas connu de changements en comparaison avec la période d'avant-pandémie pour plus de 90% des hommes et des femmes concernés par ces activités. Dans le cadre de son programme de suivi et d'évaluation des implications socio-économiques de la pandémie Covid-19, le HCP présente l'évolution des rapports sociaux Homme-Femme en termes d'emploi du temps dans toutes ses dimensions, notamment, le temps consacré à chaque type d'activités (rémunérées ou non rémunérées, loisirs, sociabilité, etc), le partage des tâches domestiques (travaux ménagers, soins apportés aux enfants, etc) et le mode de pratique, à distance, en présentiel, ou hybride, de travail, d'étude et de sociabilité. Cette thématique a été abordée, parmi d'autres, lors du troisième panel réalisé par le HCP du 11 octobre 2021 au 10 février 2022 avec l'appui du système des Nations Unies au Maroc. Ce panel, réalisé auprès d'un échantillon de 12.000 ménages, vise à appréhender les effets de la pandémie sur les inégalités socio-économiques, le comportement de résilience des ménages à en faire face et les perceptions des citoyens de l'évolution de leur vécu.