Les violences contre les femmes et les enfants en Afrique du Sud se poursuivent sans relâche et témoignent de l'histoire d'une nation en guerre contre elle-même, et ce malgré les efforts déployés par le gouvernement, a indiqué mardi le Président Cyril Ramaphosa. S'exprimant à l'occasion du deuxième Sommet présidentiel sur la violence sexiste et le fémicide, Ramaphosa a cité des données du Service de police sud-africain montrant que les infractions sexuelles et les viols ont augmenté de 13 % entre 2018 et 2022. «Entre le premier trimestre de 2021 et le premier trimestre de 2022, il y a eu une augmentation de 52 % du nombre de meurtres de femmes et de 46 % du nombre d'enfants assassinés», a-t-il déploré, faisant constater que pas un jour ne passe sans que l'on parle d'une femme ou d'un enfant qui a perdu la vie ou qui a été maltraité de la manière la plus horrible. Le chef de l'Etat a poursuivi qu'alors que le pays était sous le choc de la nouvelle d'un viol collectif d'un groupe de femmes à Krugersdorp, «nous avons été confrontés à la nouvelle du meurtre de la petite Bokgabo Poo, âgée de 4 ans, qui a été démembrée et ses parties du corps jetées dans un champ». Relevant que même les bébés et les personnes âgées ne sont pas épargnés et sont devenus la cible d'hommes violents, il a souligné que ces derniers temps, l'Afrique du Sud a assisté à une série de viols et de meurtres de femmes âgées, des mères et des grands-mères qui pourtant doivent être respectées et traitées avec dignité. «Ces horreurs défient l'entendement (...). Ils racontent une histoire de notre société profondément troublante, l'histoire d'une nation en guerre contre elle-même», a-t-il regretté, notant qu'en tant que société, mettre fin à la violence contre les femmes et les enfants ne peut être qu'une priorité absolue. Ramaphosa a de même souligné que ce deuxième Sommet présidentiel permet d'évaluer les progrès accomplis dans la réalisation des engagements pris lors du premier Sommet en 2018 et dans la mise en œuvre du Plan stratégique national. «Ce que nous avons souligné tout au long de ce processus, c'est l'importance d'une approche collaborative et coordonnée pour lutter contre la violence sexiste et le fémicide», a-t-il affirmé, relevant que «les mesures que nous prenons maintenant détermineront si ces crimes resteront à jamais une caractéristique de notre vie nationale». L'insécurité reste l'un des graves problèmes qui ternissent l'image de l'Afrique du Sud. La criminalité continue de s'y aggraver, avec un taux de meurtres, attaques à main armée, enlèvements, viols et autres crimes, supérieur à la majorité des autres pays dans le monde. Avec près de 11.000 femmes violées et 6.083 personnes assassinées, dont 898 femmes et 306 enfants, au cours du deuxième trimestre de cette année, l'insécurité continue d'être une source de préoccupation majeure pour les Sud-africains.