Une Marocaine prénommée Ouardia, mère de trois enfants, a été poignardée à mort lundi par son conjoint à son domicile de Tarancón en Espagne. Ouardia, une Marocaine de 43 ans, mère de trois enfants âgés de 5, 4 et 2 ans (deux fils et une fille), a été poignardée à mort ce lundi, jour de l'Aïd Al-Fitr, à son domicile de Tarancón (Cuenca) par son compagnon également marocain et père des enfants, rapporte l'agence de presse espagnole EFE. Vers 9h30 ce lundi 2 mai, l'homme de 38 ans s'est rendu à la caserne de la Garde civile de Tarancón pour dénoncer son crime. L'homme faisait l'objet de plusieurs injonctions d'éloignement, après des plaintes pour mauvais traitements, mais aucune n'était active au moment de son crime, depuis un acquittement du tribunal pénal de Cuenca. La victime, elle, bénéficiait d'une ordonnance de protection qui a expiré le 1er avril. Après ses aveux, l'homme a été arrêté par plusieurs patrouilles de la Garde civile qui se sont rendues au domicile familial, à Ronda de San Julián, où elles ont constaté le décès de la femme ainsi que la présence des trois enfants sur place. Ces derniers ont été retrouvés « dans un lit, s'enlaçant et se protégeant », puis transférés aux services sociaux. Lire aussi : Formule 4: le pilote marocain Suleiman Zanfari s'illustre en championnat d'Espagne L'auteur du crime avait déjà été arrêté après une plainte pour violence déposée par sa défunte épouse, révèle EFE, mais avait été acquitté parce que la victime ne l'avait pas confirmé lors du procès, et puis aucune autre plainte n'a finalement été enregistrée. « Meurtre sexiste » L'opinion publique est sous le choc relançant le débat sur le suivi des auteurs de violences conjugales. Le conseil municipal de la ville de Cuenca a décrété trois jours de deuil officiel et mis les drapeaux en berne, comme l'a rapporté son maire, José Manuel López Carrizo, aux médias locaux. « C'est très difficile aujourd'hui de prendre la parole. Je n'aurais jamais imaginé être confronté à une telle situation. Douleur, rage, impuissance face au meurtre sexiste de notre voisine », a-t-il affirmé, ajoutant que la défunte était une ouvrière du plan emploi et « avait la vie devant elle ». De son côté, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez a partagé sa solidarité avec les enfants et la famille de la victime. « Nous devons arrêter les crimes sexistes et mettre fin à la violence structurelle contre les femmes. Continuons à travailler sur les politiques publiques pour éradiquer les violences de genre », a tweeté le premier ministre, en réaction à la publication de la Délégation gouvernementale contre les violences de genre. Debemos llegar a tiempo. Debemos parar los crímenes machistas y acabar con la violencia estructural contra las mujeres. Sigamos trabajando en políticas públicas para erradicar la #ViolenciaDeGénero. Mi cariño a los hijos y la familia de la mujer asesinada en Cuenca.#NiUnaMenos https://t.co/0ou9VGZJfR — Pedro Sánchez (@sanchezcastejon) May 3, 2022 Selon la structure gouvernementale, le nombre de femmes tuées par des violences basées sur le genre en Espagne s'élève au nombre de 13 en 2022, soit 1139 depuis 2003. Dans la seule province de Cuenca, il s'agit du second crime de ce type depuis le début de l'année en cours. Quant au président de Castilla-La Mancha, Emiliano García-Page, ce dernier a exigé la « tolérance zéro » contre les violences sexistes et a condamné ce meurtre: « Il n'y a pas d'ambiguïtés ici », a-t-il prévenu. Et de déclarer: « Aujourd'hui, une autre femme de Tarancón a été assassinée. Mon soutien à sa famille et ses trois enfants (...). La violence machiste est massive et réelle. » Hoy ha sido asesinada #ViolenciaDeGénero otra mujer en #Tarancón. Mi apoyo a su familia y a sus tres hijos. Debemos seguir combatiéndola sin ningún tipo de ambigüedad. La #ViolenciaMachista es masiva y real. Cualquier fisura o semi explicación será aprovechada por los agresores. pic.twitter.com/4WR0pPdjtl — Emiliano García-Page (@garciapage) May 2, 2022 Enfin, la ministre de l'Egalité, Blanca Fernández, a avancé que l'exécutif régional déposera une « acusación particular » (accusation particulière), l'équivalent en droit français de la citation directe (saisine directe des juridictions pénales de jugement). Il prendra aussi en charge les trois enfants qui ont dans un premier temps été accueillis par les services sociaux, tout en réfléchissant à une adoption par des parents proches ou une famille d'accueil.