Le Maroc a appelé, mardi à Genève, à une réaction internationale urgente, efficace et coordonnée pour lutter contre la pollution par les plastiques. Dans la Déclaration du Maroc, présentée lors du Dialogue informel de l'OMC sur la Pollution par les plastiques et le commerce des Plastiques Ecologiquement durable (IDP), le Représentant permanent adjoint du Royaume à Genève, Abdellah Boutadghart, a souligné que les chiffres sur ce phénomène sont « très alarmants et appellent à une réaction urgente, efficace et coordonnée, d'où l'importance de ce Dialogue qui constitue une plateforme adéquate pour débattre et réfléchir, ensemble, à la manière dont nous pouvons, ensemble, faire face à cette problématique ». Mettant l'accent sur l'action du Maroc, membre initiateur de ce Dialogue au niveau de l'OMC, aux côtés de la Chine, Fidji, Barbade, l'Equateur et de l'Australie, M. Boutadghart a relevé que le Royaume, eu égard à son engagement en matière d'environnement et de développement durable en général, a mis en place d'importantes mesures pour faire face à la pollution par le plastique, notamment par l'interdiction, dès 2016 de l'utilisation des sacs en plastique au niveau national. « Ces mesures s'inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre de notre Stratégie Nationale de Développement Durable, qui ambitionne d'assurer une transition de notre pays vers une économie verte et inclusive à l'horizon 2030 », a-t-il affirmé, notant que ces mesures concernent notamment le renforcement du cadre juridique, des mesures fiscales ainsi qu'opérationnel. Il a cité, à titre d'exemple, l'amendement en cours de la loi sur la gestion des déchets pour l'intégration de la responsabilité élargie du producteur, ainsi que la mise en œuvre actuellement du Plan d'Action national pour la réduction de la pollution marine par les déchets plastiques et la promotion des modèles d'économie circulaire. Lire aussi : Tétouan : Saisie d'une grande quantité de sacs en plastique « Un des enseignements majeurs que nous tirons de notre expérience nationale, c'est que cette lutte est un travail collectif de longue haleine, nécessitant l'introduction de technologie adaptée et la sensibilisation de toutes les populations concernées. Et nul besoin de signaler que l'éradication des sacs plastiques nécessite des programmes d'accompagnement à la reconversion des acteurs impactés, des technologies appropriées et une capacité financière« , a-t-il dit. Notant que ce Dialogue constitue un rôle actif dans le partage des meilleures pratiques et l'encouragement de la solidarité, le diplomate a assuré que le Maroc reste déterminé à contribuer, de manière constructive, à tous les efforts visant à améliorer la compréhension au sein de l'OMC sur cette question. Parallèlement à ce Dialogue, il a indiqué que plusieurs actions pour faire face à la pollution par le plastique sont menées, sur différentes échelles, et par différentes entités et organisations internationales, citant notamment le processus en cours pour l'élaboration d'un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique, établi par la Résolution 5/14 du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE). Cette rencontre marque la troisième réunion plénière (sur quatre) prévues, par le Dialogue, selon son plan de travail pour 2022. L'objectif de la réunion est de partager les expériences et les perspectives des délégations et la prise de décision ainsi que les prochaines étapes. En effet, le Dialogue accueillera quatre séances plénières ouvertes tout au long de 2022 et des travaux intersessions supplémentaires. Pour faire avancer les discussions et les progrès, le Dialogue a établi des axes de travail sur les sujets convenus à la Déclaration ministérielle. Selon un rapport de l'OCDE, la consommation mondiale de plastique passera de 460 millions de tonnes (Mt) en 2019 à 1 231 Mt en 2060, et ce, en l'absence de nouvelles politiques audacieuses.