La dimension humanitaire du différend régional sur le Sahara marocain souligne la responsabilité « inaliénable » du pays hôte des camps de Tindouf, ont souligné, devant la 4è commission de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, des experts espagnols. Ainsi, Rafael Esparza Machin, académicien et ancien leader du Parti socialiste ouvrier espagnol aux Canaries, a indiqué que l'Algérie est "l'acteur principal" de ce drame humanitaire qui règne sur son propre territoire dans les camps de Tindouf. Les populations séquestrées dans ces camps "subissent les pires violations des droits de l'homme dans le contexte d'une situation sans précédent et exceptionnel au regard du droit international humanitaire", a-t-il relevé, notant que le pays hôte « a délégué une partie de son territoire à un milice armée qui n'a aucune légitimité devant la loi au mépris de ses obligations en vertu de la convention relative au statut des réfugiés de 1951 ». L'intervenant a également dénoncé le détournement des aides humanitaires destinées aux populations séquestrées dans les camps de Tindouf, en citant, à ce propos, le rapport accablant de l'Office européen de lutte anti-fraude (OLAF). « Ce détournement, rendu possible par le refus du pays hôte d'autoriser le recensement et l'enregistrement de la population des camps de Tindouf, a permis l'enrichissement personnel de nombreux dirigeants du +polisario+ et du maintien d'un niveau de vie confortable pour eux-mêmes et leurs familles à l'extérieur du territoire, tandis que la grande majorité de la population subit les affres d'une vie dur, sans liberté et sans espoir », s'est-il indigné. → Lire aussi: Le plan d'autonomie, « meilleure solution pratique » à la question du Sahara marocain Relevant que le chef du "polisario", le dénommé Brahim Ghali est coupable de nombreux crimes contre l'humanité, M. Manchin a fait état d'enlèvements, de tortures, de meurtres et d'emprisonnements qui se produisent depuis 1974 dans les camps de Tindouf. Il a, dans ce cadre, estimé que le seul moyen de mettre fin aux souffrances de la population dans ces camps passe par une solution politique basée sur l'initiative marocaine d'autonomie, précisant que cette solution promet de réelles perspectives de paix, de stabilité et de prospérité dans toute la région sahélo-saharienne et au-delà. "Mon pays a pris la décision historique de soutenir l'autonomie en tant que solution la plus réaliste, la plus sérieuse et la plus crédible à ce vieux différend" régional, a affirmé l'expert espagnol. Evoquant la 1ère Conférence internationale pour la paix et la sécurité au Sahara, qui s'est tenue les 22 et 23 septembre dernier à Las Palmas, l'ancien dirigeant du Parti socialiste ouvrier espagnol aux Canaries a rappelé que ce conclave a connu la participation de diverses sensibilités sahraouies dont des chioukhs et notables de tribues, des associations de la société civile concernées par les droits de l'homme, la jeunesse et les causes des femmes, outre le Mouvement sahraoui pour la paix (MSP). Il a fait remarquer que le MSP, qui compte des anciens responsables du groupe séparatiste du "polisario", se veut un « mouvement alternatif pour briser le monopole du système du parti unique et totalitaire » et mettre en premier lieu l'intérêt des populations qui souffrent le martyr dans les camps de Tindouf aux mains de la milice armée soutenue par le pays hôte. De son côté, le chercheur espagnol Ignacio Ortiz Palacio a dénoncé les velléités séparatistes du groupe armé du "polisario" qui "pratique un discours et une pensée sectaires couverts d'un récit romantique associé à une prétendue lutte de libération". Depuis des décennies, les dirigeants du mouvement séparatiste soumettent les populations des camps de Tindouf à la souffrance et à l'embrigadement militaire pour servir leurs propres intérêts et ceux du pays hôte, a relevé M. Palacio, également vice-président du Forum canarien sahraoui, qui a pointé du doigt les liens avérés du "polisario" avec le terrorisme. Il a à ce propos rappelé que le "polisario" a menacé de cibler les participants du Rallye Africa Eco Race, qui transitera par le Maroc et la Mauritanie. Pour le pétitionnaire espagnol, le plan d'autonomie présenté par le Maroc demeure la seule et unique solution pour sortir de cette situation d'instabilité. "Cette initiative est le point de départ pour inaugurer une nouvelle ère dans laquelle chacun pourra prospérer dans la paix et l'harmonie", a-t-il conclu.