« Le Maroc s'est engagé à impulser un processus de développement durable, couronné par l'adoption d'une Stratégie nationale pour le développement durable« , a affirmé, vendredi à Montréal, la Secrétaire d'Etat chargée du Développement durable, Mme Nezha El Ouafi, soulignant que cette stratégie prend en compte deux enjeux majeurs: la transition vers une économie verte et l'amélioration de la prise en considération du changement climatique dans les politiques sectorielles. Intervenant lors d'une table ronde sur l'action climatique et la croissance propre, en marge de la Réunion ministérielle sur l'Action climatique, Mme El Ouafi a indiqué que plusieurs mesures et actions ont été mises en place ou lancées, dans le cadre de l'opérationnalisation de cette Stratégie, et qui concernent les principaux secteurs productifs au sein desquels les gisements de création de valeur et d'emplois sont importants, mais également avec un fort potentiel d'atténuation des émissions de gaz à effet de serre. Dans ce sens, elle a mis en relief la nouvelle Stratégie énergétique nationale (2009-2030) qui vise à renforcer la sécurité d'approvisionnement et la disponibilité de l'énergie ainsi que son accessibilité généralisée à des coûts raisonnables, en développant le potentiel national en ressources énergétiques notamment renouvelables, la promotion de l'efficacité énergétique et l'intégration plus étroite au système énergétique régional. Mme El Ouafi a précisé que la Stratégie énergétique nationale envisage de porter la part des énergies renouvelables à 52 pc à l'horizon 2030, ajoutant que dans ce cadre, le plan solaire Maroc permettra de produire 4.500 GWh/an, d'économiser un million de tonne équivalent pétrole (TEP) et d'éviter l'émission de 3,7 millions de tonnes de CO2 par an. Elle a aussi fait observer que le programme éolien intégré produira, pour sa part, 6.600 GWh/an et permettra d'économiser 1,5 million de TEP et d'éviter l'émission de 5,6 millions de tonnes de CO2 par an. La Secrétaire d'Etat a aussi mentionné le Plan Maroc Vert pour une agriculture durable (2008-2022), en mettant l'accent sur l'amélioration de la valorisation de l'eau à usage agricole et la rationalisation de la consommation d'eau, ainsi que l'accélération de la transition énergétique et l'amélioration du taux de pénétration des énergies renouvelables dans le secteur agricole. Mme El Ouafi a, par ailleurs, mis en exergue les chantiers de l'industrie propre ainsi que l'émergence de filières industrielles vertes, rappelant que plusieurs initiatives et mesures visant la promotion de l'industrie propre ont été entreprises, notamment la mise en place d'un Centre marocain de production propre (CMPP), l'aménagement des zones industrielles intégrées (prise en considération de la dimension environnementale), le développement de filières de recyclage et de valorisation des déchets, le traitement ou l'élimination des rejets industriels liquides, solides ou gazeux, la promotion de l'utilisation des technologies propres, et le développement de l'efficacité énergétique dans les entreprises. Evoquant le chantier de la mobilité durable, elle a précisé que le secteur des transports est un secteur dont le potentiel de contribution à une économie verte est important, ajoutant que la consommation énergétique pour ce secteur représente 38,6 pc. Dans ce cadre, elle a mis en avant la stratégie logistique des transports qui ambitionne de réduire les émissions de CO2 de 35 pc à l'horizon 2020, à travers plusieurs mesures, dont l'amélioration de l'efficacité énergétique dans le secteur de transport et la promotion des transports propres, l'accélération du programme de renouvellement du parc des transports routiers, et l'amélioration de la qualité du carburant. Mme El Ouafi a, en outre, souligné la promotion de l'innovation en matière de technologies propres, et la création d'emplois verts (programme Cleantech Maroc), affirmant que ce programme, lancé en septembre 2016 à Rabat, vise la promotion de l'innovation en matière de technologies propres, et la création d'emplois verts, avec pour objectif d'aider le Royaume à développer les métiers verts. Le programme Cleantech Maroc est notamment destiné aux startups et aux PME, a-t-elle expliqué, notant qu'il vise à stimuler les innovations locales dans les domaines de la valorisation des déchets, l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables, et les bâtiments verts, l'objectif étant d'encourager l'entrepreneuriat vert dans le Royaume. Concernant le chantier du tourisme durable, Mme El Ouafi a signalé que la dimension environnementale a été prise en considération dans les projets inscrits dans le cadre du Plan Azur, outre des restrictions sur les activités touristiques pouvant altérer les écosystèmes, la réalisation d'un projet pilote « Chaque goutte compte » pour promouvoir l'économie de l'eau dans les établissements touristiques (Marrakech et Essaouira), et du projet « Bonne gestion environnementale dans le secteur hôtelier » pour inciter les hôteliers à s'inscrire dans des démarches environnementales, axées sur la rationalisation de l'utilisation des ressources. Et la Secrétaire d'Etat de souligner que plusieurs instruments économiques et financiers ont été mis en place pour contribuer et inciter au verdissement des secteurs économiques et des territoires, notamment le Fonds national pour la protection de l'environnement et du développement durable, le Fonds d'assainissement liquide et d'épuration des eaux usées, le Mécanisme volontaire de dépollution industrielle hydrique, le Fonds de développement énergétique, le Fonds de développement agricole, le Fonds d'accompagnement de la réforme du Transport, le Fonds Hassan II pour le développement économique et social et le Fonds marocain du développement touristique.