Le Maroc a pris part jeudi à Lisbonne à la conférence de lancement du Réseau parlementaire sur les politiques relatives aux diasporas, organisée à l'initiative de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) et du parlement portugais. La création de ce réseau parlementaire vise à promouvoir des réformes politiques et législatives concernant le rôle des diasporas dans les pays d'origine et les sociétés d'accueil, selon les initiateurs de ce projet. Ce nouveau réseau fonctionnera comme une plateforme et donnera l'occasion de rassembler les parlementaires des pays d'origine et d'accueil et les associations de diasporas, de favoriser les échanges d'information sur les bonnes pratiques, de promouvoir le rôle de ces associations dans l'intégration des migrants au sein des sociétés d'accueil, et enfin, de développer la coopération politique entre les pays d'origine et les pays d'accueil, explique la même source. Intervenant à cette occasion, Mohamed Moubdii, membre de la chambre des représentants, a souligné que le lancement de ce réseau est une initiative très importante, du fait qu'elle rassemble les parlementaires de pays émetteurs, d'accueil et de transit de migrants, ainsi que d'autres organismes et ONG œuvrant dans ce domaine. Il a de même mis l'accent sur l'expérience du Maroc, qui s'est doté d'une politique migratoire très avancée, toujours citée en bon exemple non seulement parmi les pays d'origine et de transit mais aussi d'accueil. Le Maroc a, en tant que pays d'accueil, su gérer et intégrer les immigrés venant du sud, a-t-il dit, ajoutant que le migrant est un citoyen qu'il faut entourer de beaucoup d'attention parce qu'il contribue au développement et de son pays d'accueil et d'origine. De son côté, Hamid Kouskous, conseiller à la deuxième Chambre du parlement, a mis en avant l'expérience marocaine en matière de gestion de la diaspora et l'attention particulière dont le Royaume entoure les Marocains du monde. Il a indiqué dans ce sens que la Constitution de 2011 a consacré cinq articles liés aux droits des Marocains établis à l'étranger, ajoutant que le gouvernement a ainsi mis en place une stratégie dédiée à la communauté résidant à l'étranger afin d'améliorer les conditions des ressortissants marocains et de renforcer leurs liens avec leur pays d'origine. A l'ouverture de cette conférence, le directeur général de l'Organisation internationale des migrations (OIM), William Lacy Swing, a souligné que la communauté internationale doit commencer à faire une lecture plus précise de la migration, se félicitant du choix du thème de la conférence du fait que « nous allons changer le débat public sur les migrations qui est devenu toxique« . L'OIM, a-t-il poursuivi, est en train de travailler pour changer ce débat, afin de protéger les migrants et leur permettre de faire les contributions qu'ils souhaitent faire. « Nous devons aussi réduire le coût des transferts de fonds vers les pays d'origine. En Afrique, ce coût peut s'élever jusqu'à 15 pc de l'argent durement gagné par les migrants« , a-t-il déclaré, notant que les transferts des migrants à travers le monde sont estimés à quelque 600 milliards de dollars. D'autre part, le patron de l'OIM a plaidé pour une meilleure intégration des migrants par le biais de politiques spécialement dédiées à cette question. La conférence se penchera deux jours durant sur plusieurs thèmes, notamment la contribution des diasporas aux sociétés européennes, leur participation démocratique, leur rôle dans la construction de sociétés inclusives, et leur impact sur le développement des pays d'origine. Participent aux débats, des parlementaires des Etats membres du Conseil de l'Europe aux côtés de parlementaires de pays non-européens du Sud de la Méditerranée et du Proche-Orient, ainsi que des responsables d'associations de diasporas.