L'aviculture marocaine a connu un développement appréciable durant les deux dernières décennies, notamment sous l'impulsion du Plan Maroc Vert (2008-2020) et actuellement grâce à la stratégie "Génération Green" (2020-2030), a affirmé, jeudi à Marrakech, le ministre l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohammed Sadiki. Dans une allocution à l'ouverture du premier Congrès africain de pathologie aviaire, M. Sadiki a précisé que ce secteur a mobilisé, sur le plan socio-économique, d'importants investissements privés de près de 13,7 milliards de DH (MMDH), avec un chiffre d'affaires en 2021 de 27,4 MMDH, générant une production de 782.000 tonnes de viande de volaille, soit 22,1kg/habitant/an et 6,9 milliards d'œufs, soit 195 œufs/habitant/an. Sur le plan sanitaire, a relevé le ministre, des progrès significatifs ont été accomplis par l'Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) pour la maîtrise de la situation sanitaire à travers une veille soutenue et permanente des maladies qui guettent les élevages avicoles. Par ailleurs, cette évolution a été accompagnée par une organisation professionnelle structurée et intégrée reconnue comme seul interlocuteur du secteur, sur la base de la loi sur les interprofessions agricoles et halieutiques, a-t-il noté. Tout en soulignant que la filière avicole compte parmi les secteurs forts de l'économie agricole du Maroc, le ministre a expliqué que "nul ne peut ignorer aujourd'hui que le développement de l'aviculture passe avant tout par la connaissance et la maîtrise de l'état sanitaire à l'échelle nationale et régionale". Dans ce sillage, il a indiqué que ce congrès offre un espace opportun d'échange et de partage des connaissances et des expériences entre les professionnels, les chercheurs et les décideurs de plus de 40 pays notamment africains, autour du sujet de l'influenza aviaire, d'une extrême importance pour le continent africain et bien au-delà. Il s'agit d'harmoniser les efforts pour la lutte contre les maladies contagieuses, entre autres "l'influenza aviaire", a-t-il enchaîné avant de conclure que le Maroc, promoteur de la coopération Sud-Sud est ouvert pour mettre à la disposition des pays africains frères et amis qui le souhaitent, son expérience dans le domaine de la maitrise du suivi et contrôle des maladies contagieuses, notamment celle qui guettent l'élevage avicole. Placé sous le Haut Patronage du le Roi Mohammed VI, ce conclave organisé par l'Association Marocaine de Pathologie Aviaire (AMPA) en partenariat avec l'Association Vétérinaire Avicole Mondiale (WVPA) et l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), et avec l'appui du ministère de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, constitue l'occasion de développer des stratégies communes entre pays africains contre les maladies infectieuses à impact économique et zoonotique. Initiée sous le thème "L'influenza aviaire, une menace pour la production avicole et les échanges commerciaux en Afrique", cette rencontre de trois jours (23-25 juin) vise aussi à initier des collaborations entre les universités et les structures africaines de recherche. Le Congrès, qui connaît la participation de plus 600 experts, spécialistes et professionnels du secteur avicole représentant une quarantaine de pays, abordera divers sujets liés à la prévention, à la biosécurité, à la production et à la sécurité sanitaire des produits avicoles ainsi que les questions d'approvisionnement des marchés et la flambée des prix des matières premières à l'échelle planétaire.