Les retombées de l'invasion de l'Ukraine par la Russie précipitent la décélération de l'activité économique mondiale, qui devrait finalement retomber à 2,9 % en 2022, prévoit la Banque mondiale. Cette guerre a pour conséquences d'entraîner une inflation, exacerber les ruptures d'approvisionnement, accroître l'insécurité alimentaire et la pauvreté, attiser l'inflation, contribuer au resserrement des conditions financières, aggraver la vulnérabilité et renforcer l'incertitude politique. Au Maroc, la croissance reste mitigée. Dans son rapport sur les Perspectives économiques mondiales, la Banque mondiale relève que l'invasion de l'Ukraine par la Fédération de Russie et ses effets sur les marchés des produits de base, les chaînes d'approvisionnement, l'inflation et les conditions financières ont accentué le ralentissement de la croissance. L'un des principaux risques de dégradation des prévisions réside dans la possibilité d'une inflation mondiale élevée accompagnée d'une croissance atone, rappelant la stagflation des années 1970, note la Banque mondiale. Cette situation pourrait entraîner un resserrement brutal de la politique monétaire dans les économies avancées, ce qui risque de provoquer des tensions financières dans certaines économies émergentes et en développement. Selon la Banque mondiale, une réponse énergique et de grande ampleur est indispensable pour stimuler la croissance, renforcer les cadres macroéconomiques, réduire les fragilités financières et soutenir les populations vulnérables. Au début de l'année, la Banque mondiale relève que la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) peinait déjà à rattraper les pertes de croissance et d'emplois provoquées par la COVID-19, une pandémie venue s'ajouter à une décennie de stagnation pour de nombreux habitants de la région en raison de crises aggravées par l'instabilité politique et les conflits. Ainsi, la rapport de la la Banque mondiale, soutient que la croissance tant attendue a été sapée par les flambées d'Omicron et les conséquences de la fin des mesures de soutien dans les économies avancées, dont la région dépend fortement pour le tourisme et le commerce. L'invasion de l'Ukraine par la Fédération de Russie est ensuite intervenue dans ce contexte difficile. Cependant, son impact économique sur la région a été inégal, dégageant un bénéfice net pour les exportateurs de pétrole, mais provoquant un double choc pour les pays qui en importent, du fait de la hausse des prix des denrées alimentaires et des carburants, rappelle la Banque mondiale. Les ménages — en particulier les plus défavorisés — sont durement touchés : l'inflation annuelle médiane des prix à la consommation est à son plus haut niveau depuis la grande récession de 2009 et le taux d'augmentation est presque le double de celui observé au cours des dix ans précédant la pandémie. La croissance moyenne de la région devrait atteindre 5,3 % en 2022, soit le rythme le plus rapide depuis une décennie, mais elle masque des situations très hétérogènes et une tendance à la baisse, avec un brusque ralentissement attendu en 2023 et 2024 dans toute la région. Le rebond actuel est principalement imputable à la forte croissance des pays exportateurs de pétrole, stimulée par la hausse de leurs recettes, et à la régression généralisée des effets néfastes de la pandémie dans les pays largement vaccinés. Les économies du CCG devraient croître de 5,9 % en 2022, c'est-à-dire 1,2 point de pourcentage de plus que la prévision du début d'année. Au Maroc, la croissance devrait accuser un net ralentissement, à 1,1 % en 2022, les effets conjugués de la sécheresse et de la guerre en Ukraine l'emportant sur la timide reprise du secteur des services. Cependant la Banque mondiale rappelle que le Maroc subit une nouvelle période de grave sécheresse qui pénalisera la production agricole.