En 2015, la raffinerie Samir a arrêté la production en raison de difficultés financières, puis une décision de justice l'avait placée en liquidation et a nommé un fiduciaire indépendant pour la gérer. Depuis sa fermeture, le Maroc est dépendant des importations à un moment où le royaume, comme plusieurs pays du monde, est confronté à des problèmes d'approvisionnement de carburant à cause de la guerre en Ukraine, mais aussi des problèmes du gazoduc fermé par l'Algérie à cause d'une crise diplomatique. Pour les travailleurs de la Samir, l'entreprise doit reprendre ses activités malgré le probléme juridique qui entoure l'entreprise. Inactive depuis 2015 en raison d'impôts impayés et d'obstacles juridiques, laissant le pays en proie à la dépendance aux importations de pétrole raffiné et aux fluctuations des marchés internationaux, devenues très volatiles et incertaines, la réouverture de la Samir est devenue, selon ses travailleurs, une nécessité. Fin mars, les employés de la SAMIR ont tenu une manifestation à Mohammedia, en protestation à la « sourde oreille » face à leurs revendications. Les manifestants ont appelé les responsables à tenir leurs engagements et à ouvrir un dialogue avec les employés, appelant à la réouverture de la raffinerie, et à l'exploitation de toutes ses capacités dans le stockage et le raffinage. Les manifestants ont aussi menacé de mener plus de démarches contestataires jusqu'à ce qu'on réponde à toutes leurs revendications et attentes légitimes. Les appels à la réactivation de la raffinerie inactive de Samir à Mohammedia deviennent plus aigus alors que les prix du carburant ont enregistré une forte hausse depuis le début de la guerre en Ukraine. Les prix dans les stations-service auraient pu être plus bas si le Maroc avait raffiné son propre pétrole, affirment les analystes. Pourtant, le ministre de l'Energie et le responsable gouvernemental ont déclaré que le raffineur Samir ne pouvait pas être allumé immédiatement ou de sitôt en raison des poursuites judiciaires intentées par son propriétaire contre le gouvernement marocain. Pour atténuer l'impact de la hausse des prix des carburants sur le pouvoir d'achat des citoyens, le Maroc a offert aux transporteurs des subventions en un revirement partiel sur sa politique visant à mettre fin aux subventions aux carburants. Les experts affirment toutefois que la raffinerie de Samir est inactive depuis des années, ce qui rend le coût de sa réactivation presque égal à celui de la mise en place d'une nouvelle usine. Le Maroc a lancé un plan national pour renforcer les stocks. Mais sans un raffineur à la maison, cet objectif sera une bataille difficile. En avril dernier, la ministre marocaine de l'Energie, Leila Benali, a déclaré que les stocks de diesel et de gaz de cuisson étaient tombés à 26 jours seulement, bien en dessous des 60 jours requis par la loi. Le Maroc a consommé 11,2 millions de tonnes de produits pétroliers l'an dernier, dont 79% de diesel et de gaz butane. Le Maroc investit 2 milliards de dirhams pour augmenter sa capacité de stockage de pétrole à 1,8 million de tonnes, a-t-elle déclaré. La raffinerie fermée a une capacité de stockage de 2 millions de tonnes et est utilisée pour produire 10 millions de tonnes de produits pétroliers, garantissant ainsi les besoins intérieurs du Maroc et soutenant l'excédent.