La durée de la transition au Mali a été fixée à 24 mois, a annoncé lundi soir le ministre de l'Administration territoriale et porte-parole du gouvernement, le Colonel Abdoulaye Maiga. « La durée de la transition au Mali est fixée à 24 mois, à compter du 26 mars 2022, conformément à l'article 22 de la loi n°2022-001 du 25 février 2022 portant révision de la Charte de la transition », a-t-il indiqué, lisant un décret signé par le Président de la transition, le Colonel Assimi Goïta. Lors du sommet de la Conférence des Chefs d'Etat de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) de mars 2022, tenu à Accra au Ghana, l'organisation sous-régionale avait indiqué que « les autorités de transition au Mali ont proposé un calendrier de 24 mois, soit deux (2) ans en plus des 18 mois déjà écoulés sans résultats concrets », tout en regrettant la « non disponibilité du président de la transition pour honorer physiquement l'invitation qui lui a été faite de rencontrer le Sommet afin de rechercher une solution à la situation actuelle ». La CEDEAO a décidé lors d'un sommet extraordinaire, tenu le samedi 4 juin 2022, à Accra, de "maintenir les sanctions imposées le 9 janvier 2022 [au Mali], de poursuivre le dialogue dans le but de parvenir à un accord devant permettre la levée progressive des sanctions, à mesure que les étapes du chronogramme de transition sont réalisées". La CEDEAO reporte sa décision au 3 juillet Les Chefs d'Etat et de Gouvernement de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont tenu, le samedi 04 juin 2022, à Accra, en République du Ghana, un Sommet extraordinaire consacré à l'examen de l'évolution de la situation politique au Mali, au Burkina Faso et en Guinée Conakry. Suite à ce sommet de la CEDEAO, celui de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a démarré dans la capitale Ghanéenne. Il était consacré à la situation sociopolitique dans l'espace communautaire et aux questions relatives aux institutions et organes de l'Union. Le sommet qui était attendu par les Maliens était sans nul doute celui de la CEDEAO. Mais ledit sommet n'a pas permis aux parties (MALI-CEDEAO) d'accorder leurs violons. De 5 ans, le Mali est revenu à 24 mois pour la tenue des élections, tandis que la CEDEAO reste campée sur 16 mois. Finalement, lors de ce sommet, les décisions sur le Mali, le Burkina Faso et la Guinée Conakry ont été reportées à un autre sommet de la CEDEAO prévu pour le 3 juillet 2022 à Accra au Ghana. Le sommet de la CEDEAO du 4 juin dernier, tant attendu, a accouché d'une souris. Il n'y a toujours pas eu de compromis entre les parties. D'abord, pas de compromis entre le Mali et la CEDEAO d'une part, et d'autre part, pas de compromis entre les chefs d'Etat de la CEDEAO eux-mêmes autour de la levée ou pas des sanctions contre le Mali. Or, d'habitude, les décisions de la CEDEAO sont prises à l'unanimité. Selon nos informations, trois pays de la CEDEAO (Nigéria, Niger et Ghana) ont bloqué le dossier par rapport aux sanctions imposées au Mali. Alors qu'en plus du Mali, cette sanction de la CEDEAO impacte également les pays voisins du Mali comme le Sénégal, la Côte d'Ivoire. Ce qui fait d'ailleurs que le président du Sénégal, Macky Sall, a plaidé pour une levée de l'embargo. Lui et son homologue du Togo, Faure Gnassingbé, se sont activés ces derniers moments pour essayer d'infléchir la position des autres chefs d'Etat de la CEDEAO. Mais pour l'instant, ils n'y sont pas parvenus. Face donc à ce désaccord au sein même de l'organisation régionale, la CEDEAO a décidé de reporter les décisions sur le Mali, le Burkina Faso et la Guinée Conakry à son prochain sommet ordinaire prévu pour le 3 juillet 2022 à Accra, au Ghana. Après le huis clos des chefs d'Etat de la CEDEAO, le président du Sénégal, Macky Sall, a accordé une interview à la presse dans laquelle il évoque une entente prochaine entre les différentes parties. « On s'achemine vers une entente prochaine le 3 juillet au sommet ordinaire. Après le sommet de la CEDEAO, celui de l'UEMOA a reçu les autorités maliennes et burkinabés afin de faire le point sur la situation sécuritaire, économique et financière. Le médiateur a donné un schéma de sortie de crise. La Conférence a pris acte et demande aux autorités maliennes de travailler avec le médiateur d'ici le prochain sommet », a souligné le président Sénégalais, Macky Sall.