L'épuisement rapide des stocks du charbon précipite plusieurs Etats indiens du nord notamment le Pendjab, l'Haryana, le Rajasthan et l'Uttar Pradesh vers une crise de l'électricité alors que diverses centrales thermiques ne disposent plus de charbon que pendant quelques jours. L'augmentation de la demande d'électricité est stimulée par un été plus chaud que la normale ainsi que par la reprise économique actuelle. Le manque d'approvisionnement a déjà conduit à l'arrêt temporaire de deux unités de la centrale thermique GVK Goindwal Sahib au Pendjab, qui génère 540 MW d'électricité. En Inde, le mix énergétique primaire est dominé par le charbon (plus de 46 %), suivi du pétrole (30%) et du gaz naturel (près de 6%). Selon la All India Power Engineers Federation (AIPEF), la crise énergétique devrait s'aggraver dans les jours à venir, notant que la situation est critique dans toute la région du nord. « Le stock de charbon de 81 sur un total de 150 centrales thermiques utilisant du charbon domestique est critique. L'état des centrales thermiques du secteur privé est tout aussi mauvais car le stock de charbon de 28 centrales sur 54 est à un stade critique », note l'AIPEF. → Lire aussi : Carburants et électricité: La facture pourrait atteindre les 47,7 MMDH en 2022 La situation pourrait devenir sombre dans les mois à venir à mesure que la demande d'électricité par le secteur agricole augmentera, met en garde la même source. Et pour pallier cette pénurie, le ministère de l'Energie a recommandé l'importation de charbon pour le mélange jusqu'à 10 % afin d'assurer un stock adéquat lorsque la demande d'électricité sera à son apogée au cours des prochains mois. Selon des observateurs, les prix internationaux du charbon sont en ébullition depuis plusieurs mois et ne montrent aucun signe de ralentissement. L'Inde, quatrième émetteur au monde de gaz à effet de serre derrière la Chine, les Etats-Unis et l'Union européenne, s'est fixée comme objectif d'atteindre la neutralité carbone en 2070. Le pays a annoncé vouloir accroître d'ici 2030 « ses capacités énergétiques non fossiles » de 50 GW à 500 GW et assurer d'ici la même année 50% de ses besoins en énergie par des sources renouvelables.