La Commission européenne ne s'attend pas à de graves soucis d'approvisionnement en gaz pour l'Europe, malgré l'aggravation du conflit dans l'est de l'Ukraine avec la Russie. « Nous ne sommes pas dans une situation où, du jour au lendemain, nous nous retrouverions sans gaz« , a assuré mardi un porte-parole de l'Exécutif européen, lors du point presse quotidien, rappelant que les réserves de gaz en Europe étaient actuellement remplies à 30% des capacités. La reconnaissance par Moscou de l'indépendance des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk (est de l'Ukraine), ainsi que l'envoi annoncé de forces russes, déclenchaient mardi une série de sanctions de la part de l'Occident. Une riposte russe n'est pas exclue. Elle pourrait passer par la fermeture, partielle ou totale, des robinets gaziers vers l'Europe, encore qu'une telle mesure en coûterait aussi à Moscou. → Lire aussi : Record historique des exportations marocaines vers le Brésil, une nouvelle illustration du rapprochement Rabat-Brasilia Ces dernières semaines, plusieurs pays approchés par l'UE en raison des tensions russo-ukrainiennes seraient prêts à fournir du gaz naturel liquéfié, comme l'Azerbaïdjan, l'Egypte, le Nigeria ou la Norvège. D'autres (Japon, Corée du Sud) pourraient rediriger vers l'Europe des méthaniers qui leur sont destinés. Le week-end dernier, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen avait encore affirmé que l'UE pouvait passer le reste de l'hiver sur ses réserves de gaz, même si les fournitures en provenance de Russie s'arrêtaient. L'UE couvre près d'un quart (24%) de ses besoins en énergie grâce au gaz, dont 90% environ est importé. De ces importations, 40% proviennent du géant russe Gazprom. L'Allemagne, par la voix de son chancelier Olaf Scholz, a annoncé mardi la suspension de la mise en service du nouveau gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie à l'Allemagne, ce qui n'a pas d'impact sur l'approvisionnement puisqu'il ne fonctionnait pas encore.