Le Maroc connaît une campagne agricole frappée par une sécheresse parmi les plus sévères connues à ce jour. La pluviométrie est au-dessous de la moyenne et les barrages sont au niveau alarmant de de remplissage à 33,20% le 17 février 2022, son plus bas niveau historique. La gestion rationnelle de la ressource eau s'impose plus que jamais. Dans le contexte du changement climatique, les systèmes d'irrigation durables et intelligents pour l'agriculture sont très populaires au Maroc. Les précipitations sont rares et irrégulières. D'année en année, la lutte contre la pénurie générale d'eau s'intensifie. L'utilisation efficace de l'eau et de l'énergie joue donc un rôle important dans le secteur agricole. Jusqu'à présent, la consommation d'électricité ne représentait qu'un peu moins de 10 % de la consommation nationale d'énergie. Cependant, les besoins énergétiques de l'industrie augmentent d'environ 9,5 % par an, soit environ deux fois plus vite que la consommation totale. Dans ce contexte, « les nouvelles technologies qui associent le digital et l'intelligence artificielle méritent une attention particulière. », fait savoir Faissal Sehbaoui, directeur de la startup Agriedge de l'UM6P. Plusieurs solutions digitales mises au point par des startups permettent de rationaliser l'eau d'irrigation de manière à apporter la bonne quantité au bon moment et d'éviter ainsi les gaspillages très courants dans les autres pratiques d'irrigation. « Des politiques d'incitation à l'utilisation des solutions digitales de pilotage de l'irrigation sont plus que nécessaires. » estime M. Sahbaoui. Cependant, le secteur de l'eau pose la problématique de plusieurs facteurs dans les conséquences du changement climatique, des structures difficiles dans le secteur agricole, de la concurrence croissante des marchés émergents dans le secteur alimentaire, des effets de la pandémie coronavirus et des hausses des prix des matières premières. → Lire aussi : Lutte contre la sécheresse: le gouvernement dévoile ses plans Le nouveau plan de soutien à l'agriculture du gouvernement « Génération verte 2020-2030 » vise à moderniser le secteur. Le Programme National de la Promotion du Pompage Solaire dans l'Irrigation, lancé en 2013, comprend le remplacement des pompes de puits à entraînement mécanique par une technologie d'irrigation à énergie solaire. Mais, le changement climatique peut affecter la capacité du pays d'Afrique du Nord à atteindre pleinement cet objectif. Le Maroc a connu des températures élevées causées par de l'air chaud et sec soufflant vers le nord depuis le Sahara. Ces rafales inhabituelles ont porté les températures jusqu'à 15 °C au-dessus de la moyenne. Selon un récent rapport de l'Oxford Business Group (OBG) sur le changement climatique en Afrique, la désertification pose un défi majeur dans le secteur agricole au Maroc. Le rapport a également révélé que les statistiques de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture montrent que l'Afrique est le deuxième continent le plus sec au monde (l'Antarctique est le plus sec), avec environ 40 % du continent en proie à la sécheresse. « Pour aider les agriculteurs à surmonter le cas d'année de de sécheresse, il y a lieu de déployer en leur faveur des actions de sensibilisation sur les alternatives possibles pour minimiser les dégâts causés par le manque flagrant de l'eau ainsi que de stimuler l'entreprenariat avec qu'elle propose des solutions innovantes adaptées avec le besoin du terrain. », soutient le directeur de Agriedge. Alors que le gouvernement a tenté de se lancer dans des initiatives d'irrigation durable, l'agriculture du pays s'efforce toujours d'atteindre ces objectifs, M. Sehbaoui prône le digital comme nouvel apport. Les prévisions météo et la cartographie et prédiction des sécheresses sont aussi des domaines très bien maîtrisés par le digital qui permet aux agriculteurs et décideurs de bien se préparer à faire face aux menaces de situations difficiles comme cette année. », soutient le directeur d'Agriedge.