L'analyse préliminaire suggère que les mutations présentes dans le variant Omicron pourraient réduire l'activité neutralisante des anticorps, entraînant une protection réduite de l'immunité naturelle, a indiqué mercredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette hypothèse permet d'expliquer »pourquoi le variant semble se propager rapidement dans une population fortement immunisée comme l'Afrique du Sud, où la couverture vaccinale actuelle chez les adultes est d'environ 35%, mais où les niveaux de séroprévalence sont estimés à 60-80% en raison d'infections passées », précise l'OMS dans un rapport sur le variant Omicron. »Des données préliminaires venant d'Afrique du Sud suggèrent un risque de réinfection plus élevé avec Omicron, mais plus de données sont nécessaires pour tirer des conclusions plus fermes. Il y a aussi des éléments qui laissent à penser qu'Omicron provoque des symptômes moins graves que Delta, mais là aussi il est trop tôt pour être certain« , a déclaré pour sa part le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d'une conférence de presse. → Lire aussi : Covid-19 : le variant Omicron détecté dans 57 pays (OMS) S'agissant de l'impact sur les vaccins, l'OMS estime que des informations supplémentaires sont nécessaires afin d'évaluer l'efficacité des vaccins contre la souche Omicron. »Il faut davantage de données pour évaluer si les mutations présentes sur le variant Omicron peuvent entraîner une protection réduite de l'immunité dérivée du vaccin et des données sur l'efficacité du vaccin, y compris l'utilisation de doses de vaccination supplémentaires », a relevé l'OMS, ajoutant qu'elle »continuera à travailler avec ses partenaires pour suivre et évaluer ces données lorsqu'elles seront disponibles ». De plus, si l'OMS continue de collaborer avec les chercheurs pour comprendre l'efficacité des traitements contre le variant Omicron, »les inhibiteurs d'interleukine-6 (anti-IL-6) et les corticostéroïdes devraient continuer à être efficaces dans la prise en charge des patients atteints d'une maladie grave ». Plus largement, si Omicron continue d'affoler la planète, l'épidémiologie mondiale actuelle du SRAS-CoV-2 se caractérise pourtant par une prédominance du variant Delta. Sinon, l'OMS observe »une tendance à la baisse de la proportion d'Alpha, de Bêta et de Gamma, et l'émergence d'Omicron qui a été désigné comme variant préoccupant le 26 novembre ». Sur les 899.935 séquences avec des échantillons collectés au cours des 60 derniers jours, le variant Delta domine, note l'OMS. Avec plus 897.886 séquençages, cela représente 99,8 %, selon la même source.