Par Hassan Alaoui Serions-nous enclins à tolérer voire « comprendre » et donc admettre sans réagir les insultes et incriminations des stipendiés algériens, déversées régulièrement depuis quelques mois contre nous , que là, l'on se dit : ça suffit ! Depuis juillet dernier la machine de guerre du régime algérien est chaque jour plus déchaînée , ses médias mobilisés , ses suppôts lâchés dans des campagnes où , l'amertume aidant, il n'est question que de guerre contre le Maroc et son peuple. La revue mensuelle du nom « Al Jaich » que supervise et dirige le général Saïd Chengriha s'est fait une spécialité rarissime dans les annales de toute presse digne de ce nom : la haine ! Elle constitue le fil conducteur d'une politique qui ne trouve aucun écho – fort heureusement – auprès du peuple algérien. On compte les mois depuis juillet dernier jusqu'à maintenant , on recense les « papiers » consacrés au Maroc, les pages entières transpirant la haine viscérale d'un général menaçant à tout bout de champ d'en découdre avec nous, vieille ganache froquée dans son kaki, moribond officier ayant abandonné ses troupes en février 1976 lors de l'agression d'Amgala, aujourd'hui parangon de la guerre et du casus belli , bras armé d'un régime voué aux gémonies... Quand on parcourt, mieux , quand on se livre à l'exercice de décorticage des pseudos éditoriaux ou des dossiers de la revue « Al Jaich » qui se veut l'écho vivant ou l'expression de la doctrine du Chengriha, on tombe à la renverse : il n'est question que de revanche implicite, de « grandeur et d'honneur », de « fierté » mal placée bien sûr, de « préparation au combat », « d'ennemi historique » ( entendez par-là le Maroc ), de « Sahara occidental, dernière colonie d'Afrique » et j'en passe ! Les arguties foisonnent dans une rhétorique épuisante, faite de mensonges, de contre vérités, sur fond d'une irascible volonté de falsifier l'histoire et de salir la mémoire du Maroc. Se pose alors la question : pourquoi cette haine ? L'armée algérienne, cette ANP dont se sent fier à juste titre le peuple d'Algérie, regorgeant d'officiers hargneux et adeptes de l'héritage hostile de Boumediene, nourrissent une culture de détestation à l'égard du Royaume du Maroc. Celle-ci se traduit manifestement dans ce contenu insipide et primaire de la revue Al-Jaich, transformée en bréviaire qui fait le miel du réduit voire ridicule nombre de ses lecteurs. Si ses articles caressent dans le sens du poil ces derniers, ils nous interpellent en revanche. Jusqu'où pourrait donc aller le bellicisme des rédacteurs et instigateurs de la revue militaire, dont en principe l'éthique devrait les éloigner de la politique et encore plus du langage insultant ? Ce langage guerrier, qui nous rappelle les propagandes nazie et fasciste, n'est pas proprement une traduction de faiblesse, le signe d'une médiocrité rampante et d'une peur panique ? Et puisqu'il appelle carrément à la guerre, Chengriha saura-t-il assumer ses responsabilités, aller sans périr jusqu'au bout de sa viscérale petite arrogance ? Depuis trois mois maintenant il incarne le « va-t-en-guerre » et le croiseur , entre discours belliqueux , menaces proférées ouvertement, provocations, appuyé en cela par son débonnaire président Tebboune qui, toute honte bue, se livre à l'ignominieux exercice de fabulateur anti-marocain et un Lamamra tout à sa morgue de bonimenteur. La froue du pipeau De toute évidence, le triumvirat d'Alger est, sans scrupules, lancé dans la campagne d'une guerre à peine dissimulée contre le Maroc. L'un et l'autre, tour à tour ou « en même temps » comme l'on dit, orchestrent la même musique hostile contre notre pays. Le plus paradoxal est qu'un Chengriha, général chamarré, n'hésite pas à se rendre à Oran, à quelques encablures de la ville d'Oujda pour haranguer ses troupes, après les avoir fait livrer à une démonstration de force, déployant le dernier arsenal militaire de l'ANP, se faisant plus menaçant que jamais envers le Maroc, et semblant nous dire : « regardez ce qui vous attend, Marocains ... » ! en chauffant à blanc ses soldats... Lors de son voyage à Moscou, il y a quelques mois , le 24 juin exactement, pour prendre part à la Conférence sur la sécurité internationale, il n'avait pas de mots assez cruels à l'égard du Maroc, croyant dénoncer et son « expansionnisme et le danger qu'il représente pour la région » , se mélangeant les pinceaux et jouant aux boutefeux. Pourtant, personne n'a cru utile de le remettre en place et de calmer ses ardeurs guerrières , ouvertement exprimées contre le Maroc...On a assisté, impavides, à un pathétique cérémonial d'un vieux briscard qui s'efforce de toute évidence d'accabler notre pays. Avec son armada de propagandistes, il n'a de cesse de faire courir la fausse nouvelle que le Maroc attente à l'intégrité de l'Algérie, alors que c'est lui, Chengriha , dévoré par une triste passion, se répand en offenses et en mensonges....Il négocie à Moscou des achats d'armes colossaux, quand le peuple algérien est victime de manquements graves et ne peut subvenir à ses besoins de première nécessité, confronté à des pénuries affolantes, jeté en pâture par la nomenklatura militaire ... La Russie a fourni à l'Algérie entre 2016 et 2020 un surcroît d'armes estimé à 64% , selon l'Institut suédois SIPRI ( Stockholm International Peace Research Institute) , ce qui fait d'elle sans conteste l'une des premières armées d'Afrique. L'accumulation frénétique des armements aura été, ce faisant, la seule et unique politique de l'Etat algérien depuis 1962, l'investissement ininterrompu au détriment de tous les autres segments. Et celui-ci est essentiellement dirigé pour affronter le Royaume du Maroc, tant et si bien qu'en 1969 déjà, alerté par la course aux armements à laquelle Boumediene s'était livré, feu le Roi Hassan II écrivait à U. Thant, secrétaire général de l'ONU à l'époque pour attirer son attention sur ce phénomène .... Qui menace l'autre ? .... Ainsi donc, la question se pose d'elle-même : qui menace l'autre, de l'Algérie et du Maroc ? Il n'est pas jusqu'à la presse étrangère, que l'on ne soupçonne d'aucune complaisance, qui n'ait dénoncé la propension du gouvernement algérien à accabler le Maroc de tous les maux , de l'incendie des forêts de Kabylie, des provocations à l'intérieur du nomans'land près de Bir Lahlou, sous le contrôle de la MINURSO pénétré expressément par des camionneurs algériens, l'échec patent au Conseil de sécurité le 30 octobre dernier et tutti quanti. Alger aura tout tenté, en désespoir de cause pour « basculer » le Maroc dans l'aventure, rien n'y fait... La visite de Benny Gantz au Maroc, ministre de la Défense israélienne sanctionnée par un important accord de coopération militaire est encore la dernière bravade lâchée par Alger, qui non contente d'avoir épuisé le registre de la question palestinienne, s'obstine – ses médias aidant – à imaginer un mécontentement voire un soulèvement du peuple marocain et y voit les germes d'une contestation à l'échelle nationale. Qui de l'Algérie et du Maroc a , comme on dit, fait plus pour la Palestine ? La réponse allant de soi, bien entendu, le Maroc ne fait pas de cette dernière un surcroît de fierté tant il est vrai que l'histoire demeure comptable et témoin à la fois de ses engagements envers le peuple palestinien. Le Roi Mohammed VI préside aux destinées du Comité al-Qods et n'a de cesse de renouveler sa solidarité et son combat pour que le peuple de Palestine, envers et contre tout, recouvre son indépendance et reconquière son territoire. Il ne se prévaut d'aucun privilège particulier, mais défend l'unité de toutes les composantes du peuple palestinien qui n'est « la propriété » d'aucune autre force extérieure, défend dans la foulée la cohabitation réaliste de deux Etats, vivant côte à côte , Israël et la Palestine, comme le soutient la communauté mondiale. De plus, on ne saurait nullement comparer le Maroc à l'Algérie – où séjourne actuellement le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas qui sait, quant à lui la vérité sur l'engagement du Maroc envers la Palestine. Le gouvernement algérien n'a jamais déboursé un centime en faveur des Palestiniens, contrairement au Maroc ...Il fait du marketing politique et croit si benoitement récupérer le dossier palestinien, avec le même modus operandi que celui de la Libye... La politique d'insulte et de dénigrement du gouvernement algérien à l'égard du Maroc est en définitive mal venue, pour ne pas nous inciter à lui rétorquer en soulignant son dépit. Or, ce que l'on oublie, c'est que le gouvernement algérien, depuis 1962,s'est bâti et construit fondamentalement autour d'un seul et funeste projet : combattre, affaiblir, et détruire le cas échéant le Maroc, ou à tout le moins le réduire à une dimension dérisoire. Ce que l'on oublie également , c'est que toutes les institutions et instances algériennes, politique, diplomatique, économique, militaire, culturelle et autres sont mobilisées pour servir un seul et obsessionnel objectif : détruire le Royaume du Maroc. On a inventé de toutes pièces l'affaire du Sahara en 1973, créé des instances de nuisance, un langage spécifique à ce conflit, mobilisé pas moins de 50 Milliards de dollars, corrompu l'OUA, l'Union africaine , les organismes internationaux, acheté des consciences, perverti ici et là organismes différents à travers le monde, appauvri le peuple algérien , etc... Nous en sommes là ! Du haut de cette vérité si triste, tristement triste comme disait Péguy. Déclarer, faire la guerre paraît si simple aux yeux d'un général chamarré, comme Chengriha qui n'a jamais tiré un seul coup de fusil ...Faire la guerre, donc et une chose mais la gagner est une autre paire de manches. Or, jusqu'à nouvel ordre, personne ne comprend pourquoi Chengriha et son président veulent-ils faire la guerre au Maroc ? Quel motif sérieux peuvent-ils invoquer ? Les accusations proférées contre lui constituent-elles un argument solides pour justifier un tel comportement si belliciste et dépourvu de bon sens ? Continuent-ils à croire qu'en se lançant dans un conflit contre le Maroc, ils calmeraient la grogne de leur peuple, résoudraient pour de bon, une fois pour toutes, la grave crise que traverse le pays et qu'endure le peuple algérien. Et puis cet argument fallacieux de la défense du « peuple sahraoui » qui n'a jamais existé avant la création par le DRS en 1973 contre notre pays, ne nous dit-il pas à présent que l'Algérie s'y substitue, toute honte bue, pour justifier son expansionnisme ? L'affaire du Sahara n'est-elle pas placée sous l'égide des Nations unies depuis 1991 pour son règlement avec un arsenal de résolutions pertinentes ? En somme, aucun argument ne peut justifier l'acharnement guerrier du pouvoir algérien contre le Maroc, l'on conclura que l'affaire du Sahara est une affaire algéro-algérienne...Et si d'aventure, e la guerre est déclenchée , elle relèvera de l'expansionnisme algérien...