Par Hassan Alaoui Voilà bientôt quarante sept ans qu'existe et perdure le conflit entre le Royaume du Maroc et la République algérienne. Voilà donc près de cinq décennies qu'il met en équation l'avenir de deux peuples et menace chaque jour un peu plus la stabilité de la région. Voilà enfin ce que l'on qualifiera volontiers de la plus perfide escroquerie de l'histoire. Conflit à géométrie variable, il s'est caractérisé par une interminable « guerre » contre le Maroc du gouvernement algérien qui a épuisé plus de 45 Milliards de dollars dans le seul but de nous « détruire » ! Année après année, au gré des changements de gouvernements, l'armée algérienne qui est l'unique détentrice du pouvoir n'a eu de cesse de s'attaquer au Maroc, recourant à tous les moyens, dénigrant ses institutions , menaçant sa raison d'être même, livrant aux chiens de sa presse l'honneur de la Monarchie, faisant feu de tout bois et – ce qui est encore plus grave – faisant montre d'une irascible volonté d'expansionnisme. Aux différents niveaux, diplomatique notamment, les dirigeants algériens ont nourri une obsession du Maroc avec un langage dont la source remonte aux années soixante et soixante-dix. Sans vergogne, niant ce que notre pays a accompli en termes de soutien pour l'Algérie, ils le qualifient de « pays colonisateur et d'occupant », alors qu'il accueillait autrefois la quasi-totalité des mouvements de libération africains, y compris le FLN algérien... Depuis deux mois maintenant, les regards de la junte militaire algérienne, du président Tebboune qui en est l'obligé et d'une certaine presse, sont rivés sur la crise maroco-espagnole. Et pour cause ! Elle constitue du pain bénit , à la fois pour servir de prétexte à une éventuelle dénonciation de la reconnaissance par les Etats-Unis de la marocanité du Sahara et pour se féliciter que le parlement de l'Union européenne adopte à une petite majorité une résolution sans effet contre le Maroc. Au motif fallacieux que celui-ci a « utilisé des migrants pour faire pression sur l'Espagne ». Sur ce point précis, l'ambiguïté algérienne est on ne peut plus criarde, trempée dans un cynisme qui nous laisse ahuris. Il est, par ailleurs, une non moins ahurissante vérité qui secoue nos consciences : l'Algérie, qui passe pour le parangon de l'anticolonialisme et la libération des peuples , comment accepte-t-elle que deux villes comme Sebta et Mellilia , marocaines depuis la nuit des temps, puissent-elles demeurer aujourd'hui dans le joug de l'Etat espagnol ? Pourquoi s'oppose-t-elle honteusement à leur décolonisation réclamée par le Maroc ? → Lire aussi : Algérie : Le Hirak n'en démord pas et continue sa marche Nous restons stupéfaits devant de telles contradictions et d'aussi graves mensonges d'Etat . Mais, depuis la crise de l'îlot Laila , dit Persil ou Perejil en espagnol, en juillet 2002 qui a mis face à face déjà Maroc et Espagne et nécessité une intermédiation des Etats-Unis, le gouvernement algérien nous a habitués à son sinistre jeu de trapèze , préférant afficher sa solidarité avec l'Espagne que de reconnaître le droit et la justice au Maroc. La similitude est donc frappante avec la crise de Sebta dans laquelle Alger, aveuglée par sa haine antimarocaine, prend fait et cause pour Madrid, reniant sa littérature propagandiste sur la décolonisation qu'elle croit réclamer au Maroc en faveur du polisario. La presse algérienne, à sa botte, parle de « colonisateur marocain au Sahara », mais épargne paradoxalement le colonisateur espagnol à Sebta, Mellilia et les iles...Jâafarines. Deux graves dimensions caractérisent la crise profonde entre Rabat et Madrid. La première tient au mensonge voire à la trahison du gouvernement espagnol qui a accueilli sans crier gare le chef du polisario, victime du Covid-19 pour des soins et l'a laissé « filer » sans le juger alors que des dizaines de plaintes pour des actes criminels sont déposées contre lui en Espagne même. La deuxième relève de l'hystérique mobilisation d'une partie de l'Europe pour soutenir l'Espagne contre notre pays, au mépris de la morale et du principe de justice, suscitant par-là même une joie maligne du gouvernement algérien qui ne recule devant rien, directement ou indirectement, pour s'attaquer au Maroc. Le Parlement arabe, réuni, pour voter une résolution de soutien au Maroc et condamner l'Europe ? C'est le délégué algérien, transi dans sa haine, qui soulève des objections tout à son hypocrisie pour « y exprimer les réserves de son gouvernement » ! Le député de Jordanie, Jill Attia, prend-il la parole dans le même contexte pour « dénoncer l'ingérence étrangère dans les affaires internes d'un Etat arabe » (Dixit « Tout Sur l'Algérie ») , donc l'Algérie contre le Maroc ? Et voilà la même martingale conjuguée du pouvoir algérien et de sa presse pour agresser le Royaume. Le décor de cette machine de guerre ne serait pas complet, ni achevé si l'on n'ajoutait la spectaculaire démonstration de force d'un certain général dénommé Saïd Chengriha qui, de Moscou où il se trouvait pour une conférence sur la sécurité internationale à la frontière avec notre pays, ne rate aucune occasion pour menacer le Maroc et sortir ses griffes... A coup sûr, les dirigeants algériens appliquent la stratégie de la « terre brûlée » dans leur volonté maladive de ternir l'image du Maroc, de combattre celui-ci parce qu'il réussit le pari de se développer, d'être le leader dans ce qu'il entreprend calmement sous la conduite éclairée du Roi Mohammed VI, d'être indépendant et solidaire. Il faudrait que, tôt ou tard, les dirigeants algériens se rendent à cette évidence que jamais, au grand jamais le Sahara – oui ce Sahara occidental – ne sera autre chose que marocain, comme il l'a toujours été avant même que l'Algérie ne soit née en 1962 sur les décombres de la colonisation française ou le polisario qui en est sa triste caricature, crée seulement en...1974 par Franco et les services algériens, n'ait pu voir le jour.