Il aura fallu presque une soixantaine d'années, l'âge d'existence de l'Algérie, ni plus ni moins, pour comprendre enfin le délirant désir de revanche des dirigeants de l'Algérie envers le Royaume du Maroc. Tout ce long et pénible moment passé à la ruminer , la date d'octobre 1963 en tête comme une obsession, les faux héritiers de Boumediene entendent rétablir une fausse gloire perdue, bien entendu sur le dos du Maroc. Ils ont pour nom Abdelmajid Tebboune et Saïd Chengriha, alors qu'en 1963 ils n'avaient que 18 ans chacun. Au-delà de la fabrication d'un mythe, le duo au pouvoir à Alger, ravive un conflit douloureux et s'acharne contre notre pays , faute de pouvoir s'attaquer aux vrais problèmes de l'Algérie que sont l'unité nationale autour d'un programme de sortie de crise, le rétablissement d'une confiance brisée entre pouvoir et peuple, la perte aggravée du pouvoir d'achat de ce dernier, la corruption rampante et la dilapidation des richesses par une caste bien connue , le mensonge d'Etat, cette irascible propension à faire une fixation ad hominem sur le Maroc, et j'en passe... En deux mois, en effet, nous avons assisté à une sorte de déroulement affolant de rouleau compresseur. Dont, avouons-le, personne n'a compris la nature et l'objectif, y compris chez ceux qui soutiennent le gouvernement algérien et combattent le Maroc. De la rupture unilatérale des relations diplomatiques par Alger, au rappel de son ambassadeur à Rabat, suivi d'une cascade ahurissante d'insultes par la presse, d'actes d'hostilités, de procès en sorcelleries comme les accusations infondées sur des incendies en Kabylie provoqués par le Maroc, l'assassinat d'un militant kabyle attribué à notre pays, et toute une série d'actes insultants à l'endroit du Maroc et de ses institutions, bref une véritable psychose montée de toutes pièces...Nous serions vraiment en guerre contre ce pouvoir algérien, que nous ne verrions pas tant de haine , si déversée ! Or, nous ne sommes pas en guerre contre l'Algérie, nous ne l'avons jamais été... Et quand bien même la camarilla militaire qui règne de tous ses longs bras sur le peuple frère algérien voudrait faire accroire le contraire, en réveillant le triste souvenir de la « guerre des sables » de 1963 – manière de venger un orgueil mal placé -, il convient de rappeler que cette année-là, c'est l'ANP ( Armée nationale populaire) qui, sur ordre d'Ahmed Ben Bella et d'un certain colonel Boumediene, se lança dans une agression contre le Maroc , notamment les villes de Tinjoub , Hassi Beida et Figuig , qu'elle avait prise, avec l'objectif expansionniste ambitieux d'élargir un territoire déjà vaste tracé par les colonisateurs français au détriment du Maroc, dont la superficie fut arbitrairement rétrécie par ces derniers à une portion incongrue. La guerre des sables fut un échec cuisant pour l'armée algérienne et, depuis lors, constitua un amer sentiment de frustration chez les militaires algériens qui ne soupçonnaient guère la réactivité des FAR. Ils en conçoivent toujours de l'aigreur, au point de constituer pour eux une sorte de traumatisme. La riposte des Forces Armées Royales fut d'autant plus vive et déterminée que le Roi Hassan II dut ordonner au général Driss Benomar Alami , à la tête de ses troupes, de faire marche arrière, alors qu'il était au cœur de l'Algérie. La légende soutient que le général marocain informa le Roi du Maroc de son intention de se rendre à Alger pour y « boire le thé » et que ce dernier l'en dissuada. L'humiliation était assez forte pour ne pas être aujourd'hui chez un général revanchard à la nuque raide comme Chengriha un motif douteux de récupération politique. Figuig , tout comme Guerguerat il y a un an, le 13 novembre 2019 se transfigure en un traumatisme inadmissible pour un général de corps d'armée qui n'a d'autre motif d'existence que la hargneuse revanche contre le Maroc. Il n'est le général chamarré que de lui-même et de son ANP, il est incarne l'Apparatchik militaire aventureux dont, croit-il, le désir d'en découdre avec le Maroc l'aveugle au point qu'il n'en mesure nullement la dimension catastrophique. Son vis-à-vis civil, Tebboune pour ne pas le nommer, ne comprend rien – et c'est gravissime – à la relation de l'Algérie et du Maroc. Sa lourde sortie sur George Washington et l'Emir Abdelkader devrait lui interdire de parler de l'Histoire tout simplement. Il se nourrit des clichés et cultive le mensonge à grande échelle. Il est à présent la risée de la communauté internationale, parce que falsificateur, mélange de Tartuffe et de pitoyable fabulateur, expert en dérision.