Suscité comme d'habitude par le gouvernement algérien à son plus haut niveau, un faux débat semble agiter le cocotier et certains esprits prompts à entretenir la polémique. Il s'agit du rétablissement des relations diplomatiques entre le Royaume du Maroc et l'Etat d'Israël. D'emblée, on soulignera qu'il s'agit-là d'une ingérence dont le moins que l'on puisse dire est qu'elle est incohérente et, partant, inadmissible. Le Maroc est un Etat souverain, libre et affranchi – d'aucuns diront « adulte et vacciné » – pour ne pas tolérer que l'Algérie s'immisce dans ses choix diplomatiques ou lui dicte sa conduite. Cependant, il convient de rappeler que plus de 1 Millions de citoyens israéliens sont d'origine marocaine et au moins 6 à 7 ministres le sont également. La toute première religion embrassée et exercée au Maroc, c'est le judaïsme qui est au patrimoine du Maroc ce que la tolérance, la diversité et le brassage sont à un pays fort... Que le gouvernement algérien, et ses stipendiés d'antisémites en viennent à la contester n'y changera rien à l'Histoire et à la mémoire qui en est son socle. Passe encore les accusations dérisoires et ridicules qui ne sont guère à l'honneur du pouvoir algérien sur l'origine des incendies qui ont ravagé la Kabylie et fait près d'une centaine de victimes, attribuée sans raison au Maroc ! Passe encore les procès en sorcellerie d'un pouvoir au bord de la psychopathologie qui ne trouve mieux à dire pour expliquer à son opinion le lynchage du kabyle Djamel Bensmaïl que d'accuser de nouveau le Maroc ! Ou, pis encore, ce haut conseil de défense présidé mercredi dernier par Abdelmajid Tebboune en présence des hauts gradés de l'armée , en quête de légitimité, qui se fend d'un communiqué menaçant à l'endroit du Royaume du Maroc...Ou encore cette malsaine campagne de presse menée tambour battant , délibérément entretenue contre tout bon sens par les services de renseignements algérien, DRS et DSS, et s'attaquant sans vergogne au Maroc, à son Roi et à son peuple... Si l'on pousse dans cette logique folle et maladive, comment le Royaume du Maroc peut-il soutenir la sécession de la Kabylie et la « brûler » en même temps, je veux dire à y provoquer des incendies criminels ? Quelle folie a-t-elle donc atteint les dirigeants algériens pour imaginer un tel scénario apocalyptique de la part du Maroc ? L'adage arabe « Darbni ou bka, sbakni ou chka », si proverbial et pédagogique, illustre parfaitement un comportement algérien puéril. Et cette arrogance manifeste opposée à la « main tendue » du Roi Mohammed VI, à la proclamation de la solidarité du Maroc à nos frères algériens face aux incendies de la Kabylie, aux messages de condoléances du Souverain, francs et spontanés, c'est-à-dire sans calculs ni arrière-pensées qui sont à la culture de Mohammed VI ce que la politesse et l'engagement envers ses voisins sont à un grand Roi, constituent à coup sûr plus qu'un motif d'étonnement de tous ceux qui suivent les événements en Algérie. Ils sont même horrifiés devant cette insolence que le gouvernement algérien affiche à l'égard du Maroc , fabriquant de toutes pièces un procès, lancé dans une fuite en avant et recourant à des arguties fallacieuses désignant le Maroc comme le responsable de tous les échecs qu'il subit. Nous sommes en plein délire, et comme disait Einstein « le syndrome de la démence et de toujours faire la même chose et de s'attendre à un résultat différent... » Ainsi du pouvoir algérien convaincu à la fois de son délire et en attente d'un résultat contraire. Tant et si bien qu'une radio française indépendante, comme « France inter » que l'on ne peut soupçonner de partialité et de complaisance, en arrive à juger « incroyable, absurde et risible » l'accusation algérienne contre le Royaume du Maroc « d'être derrière les incendies en Kabylie ». Le commentateur de « France inter », Anthony Bellanger, tout à son ahurissement , explique que « l'Algérie n'a toujours pas avalé la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental par les Etats-Unis fin 2020 et celle, simultanée, d'Israël par le Maroc fin 2020 » ! Ce n'est, en vérité, qu'un exemple à la limite dérisoire de la méprise nourrie par le gouvernement d'Alger envers le Maroc. Le même commentateur souligne « qu'il faut un peu plus pour expliquer cette poussée de fièvre ( algérienne), il faut que l'Algérie ait besoin de détourner l'attention de son propre peuple de son impéritie. Or c'est exactement ce que viennent de démontrer les incendies de Kabylie » ! Nous sommes en droit de nous interroger aujourd'hui sur cette propension affolante du pouvoir algérien à surenchérir et diaboliser le Maroc. Plus il s'enfonce dans le ridicule et le dérisoire, plus il perd de sa crédibilité – si tant est qu'il en ait jamais une. Les radios, les médias neutres d'Europe font leurs choux gras des pataquès du gouvernement algérien qui, évidemment, colle au Maroc et les incendies de forêts et l'assassinat public et délibéré du militant kabyle Bensmaïl, exécuté au milieu d'une foule déchaînée devant et avec l'aide de « policiers » indifférents, à la limite « complices » comme l'a souligné un certain Abdou Semmar, directeur de « AlgeriePart ». L'autre pathos de ce pouvoir désincarné est cette irascible tendance à affirmer à tout bout de champ la « puissance de l'Algérie », devenue une antienne dans la bouche de son président et de son janissaire, Saïd Chengriha qui creuse son propre sillon dans un pays en pleine tragédie et renforce sa mainmise sur l'Etat. Preuve en est qu'il vient de créer son « cabinet noir », avec quelques hauts gradés de son choix, fidèles entre les fidèles que sont, d'après notre confrère Mondafrique, quatre officiers supérieurs formant désormais la « task force » qui devrait permettre au général Saïd Chengriha d'asseoir son autorité sur l'ensemble du dispositif. Il s'agit du général Said Djouhadi, qui fut le chef de cabinet de Chengriha, alors patron de l'armée de terre du colonel Hakim Bouadi qui, outre son rôle auprès de Chengriha, dépend également du puissant général Mohamed Kaidi, l'ancien patron de la Direction centrale de la sécurité de l'armée (DCSA) en charge d'un service de préparation et d'évaluation des dossiers du renseignement au sein de l'institution militaire, du commandant Hachmi, chef du protocole, du commandant Hassim Mosli, à la tète du CES, une discrète cellule d'investigation. Sans oublier le général Ali Oulhaj un kabyle qui, jusqu'à son arrivée début août pour remplacer le général de gendarmerie Noureddine Gouasmia évincé , gérait face au Maroc le dossier du Sahara. Ce n'est un secret pour personne que le général Chengriha a les dents longues, une ambition meurtrière malgré son âge, une envie d'en découdre avec le Maroc dont il n'oubliera jamais qu'en février 1976, il fut prisonnier des Forces Armées Royales ( FAR) après sa capture dans la bataille d'Amgala...Le conflit maroco-algérien – le plus long de l'histoire récente du Maghreb – n'est pas seulement celui d'une volonté expansionniste de dirigeants comme Chengriha, son « alter égo » Ramtame Lamamra ou leur président potiche Abdelmajid Tebboune qui brille par son ignorance du conflit du Sahara, mais celui de la rhétorique et du langage, d'une approche holistique en fin de compte.