La loi n° 103.13 relative à la lutte contre les violences à l'égard des femmes a élargi le champ d'incrimination des actes de violences faites aux femmes et a durci les peines, a souligné, jeudi à Rabat, la commissaire divisionnaire, cheffe de service à la direction de la Police Judiciaire, Meryem Iraki. Lors d'une journée d'étude sur « les défis et les contraintes de prise en charge des femmes et filles victimes de violence », organisée par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) en partenariat avec ONU femmes et avec le soutien de l'ambassade du Canada, Mme Iraki a expliqué que cette loi a également été érigée pour assurer la protection des femmes victimes de violence et établir des procédures et des mesures préventives. Dans son exposé intitulé « les nouveautés de la loi n° 103-13, présentation des cellules de prises en charge des femmes violentées », la commissaire divisionnaire a affirmé que les cellules de prise en charge des femmes victimes de violences ont été créées en vertu de cette nouvelle loi qui a aussi mis sur pied des commissions locales près des tribunaux de première instance et d'autres régionales siégeant dans les cours d'appel, notant que ces cellules se chargent des missions d'accueil, d'écoute, d'accompagnement et d'orientation des femmes victimes de violences sous toutes ses formes. La DGSN a accompagné la mise en oeuvre de cette loi, depuis son entrée en vigueur, à travers une myriade de mesures, notamment la création d'une commission pour l'examen de ses dispositions et les moyens de sa mise en oeuvre sur le terrain, outre la la publication d'une note administrative en 2018, laquelle note avait coïncidé avec la signature d'un accord de partenariat avec le bureau d'ONU Femmes à Rabat. La coordinatrice à ONU Femmes à Rabat, Zineb Chebihi, a, pour elle, mis en avant le rôle de la coordination dans la lutte contre le phénomène des violences faites aux femmes et dans le renforcement des capacités de toutes les parties prenantes. Mme Chebihi a souligné dans un exposé sur « les normes et règles internationales relatives à la coordination avec les différents départements concernés par la prise en charge des femmes et des jeunes filles victimes de violences », que la coordination est un élément central dans la lutte contre le phénomène de la violence contre les femmes aussi bien pour les victimes que les institutions en ce sens qu'elle permet de renforcer l'action préventive et lutter contre la récidive. Elle a également insisté dans son intervention sur l'importance de renforcer les relations entre les différents organismes concernés aussi bien sécuritaires, judiciaires, sanitaires et sociaux, appelant à améliorer l'accès des femmes victimes de violences à des services de qualité. Cette journée d'étude, qui coïncide avec le lancement de la 16ème campagne de lutte contre la violence fondée sur le genre et avec la Journée internationale pour l'élimination des différentes formes de violences à l'égard des femmes, vise à renforcer la coordination entre les différents départements ministériels et institutions sécuritaires pour garantir une meilleure prise en charge des femmes victimes de violences. Lors de cette rencontre, il a été procédé à la projection de capsules vidéos qui mettent en avant les efforts déployés par la DGSN en matière de prise en charge des femmes victimes de violence ainsi que l'organisation d'ateliers sur « les défis en matière de prise en charge des femmes et jeunes filles victimes de violences" avec un focus sur les quatre piliers : la prévention, la protection, le suivi et le partenariat. Cette rencontre a été également l'occasion de formuler et de consolider les recommandations issues des ces ateliers.